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Lorsque le graphisme flirte avec l'industrie

  • date 29.12.2015
  • theme Générale
  • Formation Design Graphique Plurimédia

Le 24 décembre dernier s'est déroulée l'exposition "Graphisme et industrie. Des catalogues commerciaux de design italiens, 1906-2002" à la Bibliothèque du Musée des arts décoratifs de Paris.

Ils sont les délaissés de l’édition, mis au rebus à peine consultés : les catalogues commerciaux et publicitaires sont là pour vanter un produit sensé être un « objet de désir ». On les regarde à peine et pourtant. Certains peuvent être à la pointe de l’avant-garde, au point de devenir des œuvres d’art quant à la conception et la réalisation. 
Mais recadrons le sujet : ce sont les industriels appartenant au domaine du mobilier et du design qui ont apporté un soin particulier aux dépliants et prospectus, faisant appel à des créatifs pour valoriser leur production. 

Bibliothèque du musée des arts décoratifs de Paris

Le 24 décembre dernier a eu lieu l’exposition « Graphisme et industrie. Des catalogues commerciaux de design italiens, 1906-2002 » à la bibliothèque du musée des arts décoratifs de Paris, une authentique mine d’or sur le sujet. 
Sur les milliers de documents conservés, elle a collecté plus de 4000 de ces catalogues. Et l’exposition se penche sur le sujet en faisant un zoom particulier sur les catalogues commerciaux de design italien publiés de 1898 à la fin du XXe siècle. 
On suit les grandes tendances artistiques, revisitées par les graphistes des usines italiennes d’ameublement et d’objets pour la maison qui ont influencé l’esthétique du design et les différents styles : la ligne Bauhaus du studio Alchimia, l’abstraction géométrique de la maison Linoleum, le côté surréaliste pour les meubles Cova… 
L’intérêt de l’exposition était de montrer également l’évolution du statut du graphiste, effacé pendant longtemps derrière l’industriel jusqu’à ce que des designer tels que Gio Ponti, Joe Colombo et Ettore Sottsass, qui vont jusqu’à concevoir eux-mêmes les catalogues. 

1960 : le graphiste prend l’ascendant sur l’industriel

On peut considérer que le basculement se fait dans les années 1960, annoncé par une réflexion du critique d’art italien Gillo Dorfles en 1958 : « Je n’ai pas besoin d’insister sur l’importance qu’a la publicité au sein de la structure économique et sociale de nos jours ; mais ce qui me semble opportun de souligner ici, est son poids dans le secteur artistique.
Il est vrai que les formes d’art d’avant-garde ont profondément influencé l’affiche publicitaire, de telle sorte que […] de Toulouse Lautrec à Bonnard, de Cappiello à Cassandre, de Herbert Bayer à Lustig, Huber et Pintori nous pouvons dessiner la cartographie d’une pinacothèque mineure dans laquelle sont pointés tous les styles et mouvements qui traversent l’art moderne […].
De la même manière nous ne devons pas méconnaître l’importance que la publicité – surtout dans son aspect graphique – a dans l’art pur. Les frontières sont très floues : nous aurions de mal à déterminer où s’arrête le fait publicitaire et où commence le fait artistique »

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