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Maxence Henry, professeur de storyboard, en dédicace

  • date 03.05.2019
  • theme Générale
  • campus Nantes

Maxence Henry partage son temps entre l'ESMA, où il est enseignant, et sa passion pour le dessin. En début d'année, sa première BD a rejoint les rayons de toutes les bonnes librairies ! Nous l'avons rencontré pour parler avec lui de son projet Ultralazer.

Maxence Henry, professeur de storyboard à l’ESMA de Nantes, est aussi un passionné. Ce cherbourgeois, acompagné de sa compagne Pauline Girard et de son ami Yvan Duque, a réalisé son rêve d’enfance en publiant sa première bande-dessinée aux éditions Delcourt : Ultralazer. Celle-ci est un écho aux univers fantastiques de Miyazaki, de Dragon Ball ou encore de Zelda.

Sortie en librairie fin février 2019, Maxence Henry – et sa compagne – était la semaine dernière en séance de dédicace à la librairie Durance de Nantes.

A ce jour, deux autres tomes sont prévus mais le chemin pourrait bien se prolonger ! Nous leur souhaitons tout le meilleur du monde pour cette formidable aventure !
(Retrouvez le résumé et la bande-annonce vidéo de l’histoire à la fin de l’article). 

A l’occasion de cet événement, Maxence Henry s’est prêté au jeu de l’interview. Après tout, c’est lui qui parlera le mieux de son projet :

les débuts

J’ai grandi à Cherbourg dans la manche, je suis normand ! J’ai fait des études aux beaux-arts en graphisme puis en cinéma d’animation 3D que j’ai terminées en 2012. Je suis allé sur Paris chercher du travail et finalement, dès la première occasion, j’ai fui la capitale.

Par la suite, j’ai monté une association : l’Encre Blanche, avec des anciens camarades de classes. Nous avons lancé un financement participatif pour une bande dessinée collective qui a rencontré son succès à l’époque, Katarakt! . En parallèle, j’ai fait des jobs alimentaires : pion, animateur périscolaire, et des petits contrats en freelance. C’est à ce moment qu’avec ma compagne Pauline Giraud, nous avons développé tout un univers en papier découpé, sous le nom d’Ultralazer, point de départ de l’aventure, en 2014.

2016 a été une période charnière pour moi, je suis devenu enseignant en graphisme / PAO et j’ai commencé à avoir des commandes pour du motion, de la publicité avec le papier découpé. Je venais tout juste de signer le contrat pour la bande dessinée Ultralazer et je travaillais sur des projets en pré-production (concept art, concept design) avec des studios : Feedmelight, Nickelodeon. C’est aussi une période où j’ai dû refuser pas mal de propositions, car je n’avais plus le temps pour rien alors qu’il me semblait important de profiter un peu de la vie à mon âge.

un travail d’équipe sous forme de mini-studio

En 2018 j’ai intégré les équipe de l’ESMA Nantes. Cela m’a permis de pouvoir développer en parallèle mon travail d’auteur.

C’est le 27 Février 2019 qu’est sortie le tome 1 d’Ultralazer en bande dessinée (120 pages couleurs). c’est un travail que je mène avec ma compagne Pauline Giraud, et mon ami Yvan Duque. Nous travaillons en équipe à la manière d’un petit studio.

Je scénarise avec Pauline, Yvan apporte pas mal d’idées et souvent ça demande des modifications et des ajustements. Ensuite je m’occupe du storyboard et je l’envoie à Yvan qui prend le relais sur la réalisation des décors à la gouache. Après les avoir scannés, il me les renvoie pour que je puisse dessiner les personnages en numérique. En dernier, je m’occupe de la post-prod pour fignoler les pages.

Nous avons un système qui est très agréable car nous nous lassons moins vite. À chaque nouvelle page, nous avons la surprise du résultat puisque nous ne le maîtrisons pas complètement, et c’est super !

inspirations et recherches graphiques

Nous puisons nos inspirations dans pleins de domaines. Beaucoup pensent à Miyazaki, c’est vrai, mais en réalité, c’est sans doute une des inspirations la moins présente dans nos discussions. Nous avons énormément de références autres : Dragonball, Avatar le dernier maître de l’air, Zelda, Le seigneur des anneaux… Mais aussi dans le jeu vidéo, la littérature et surtout le Cinéma ! Lorsque je travaille sur le scénario, j’essaye de ne pas trop lire pour être plus créatifs. En revanche, quand je dessine et conçois c’est différent, je me documente beaucoup.

Nous avons fait beaucoup de recherches sur les minéraux, importants dans notre histoire, mais aussi sur les végétaux et certaines espèce animales. En fait, nous avons des amis qui travaillent dans ces domaines qui nous envoient quotidiennement des anecdotes ou des infos qui permettent d’apporter du fond et de nous donner des idées. Nous avons remarqué une chose, la plupart des idées que nous pensons trouver, la nature les as souvent déjà créé ! C’est simplement que nous sommes très ignorants ! Par exemple, il existe une fleur dont les pétales deviennent transparents lorsqu’il pleut, c’est la Diphylleia grayi.

une bd jeunesse mais avec des valeurs profondément ancrées

Nous avons travaillés de nombreuses thématiques à travers cette première histoire. Nous parlons beaucoup de nature et d’éco-systèmes, mais aussi du féroce appétit que nous avons pour défendre nos objectifs personnels, notre besoin de survivre. D’autres sujets sont travaillés en trame de fond que nous ne pouvons révéler encore, car cela fait parti de l’intrique !

En tout cas, nous avons chercher à raconter une histoire assez simple et accessible pour parler de sujets qui nous préoccupent. J’ai personnellement un problème avec ce que devient la culture « jeunesse » et du fait d’avoir la sensation qu’aujourd’hui c’est difficile de s’adresser à des enfants sans raconter des histoires mièvres alors que j’ai l’intime conviction qu’on peut aborder n’importe quelle histoire à presque toutes les tranches d’âges. Même une histoire qui comporte de la violence, si elle est intelligente et intégrée au récit de manière constructive et non gratuite, elle donne du fond.

Voilà pourquoi, lorsque nous avions signé le contrat, j’avais exposé mon envie de raconter une histoire qui pouvait devenir assez dure, sans pour autant perdre l’ambiance de l’univers qui est aussi assez décalé et léger et sans montrer de violence gratuite. L’idée c’est de donner au lecteur le moyen de grandir et d’évoluer. J’espère qu’on y arrivera, c’est pas gagné ! C’est difficile de trouver l’équilibre. Mais c’est pour moi un ingrédient nécessaire pour se plonger dans une histoire. Lorsque nous scénarisons, nous travaillons sur le contraste. La légèreté va permettre de mettre en valeur des scènes plus dures et violentes si elle est bien dosée.

Quand j’avais 8 ans, je regardais des séries très dures, Batman, parlait de drogues, de corruption, de violences, de crimes et ça n’a pas fait de moi un monstre. Je regardais aussi beaucoup d’animes japonais très violents et c’était génial à 8 ans de pouvoir regarder des œuvres aussi matures qui ne me prenaient pas pour un idiot. Ça ne m’a pas empêcher d’apprécier des œuvres plus douces et infantilisantes, mais au moins j’avais un panel plus large que le propose la télévision aujourd’hui, avec toute une réglementation très dure pour les enfants n’hésitant pas à censurer des épisodes. Heureusement, de nouvelles plateformes de diffusions tendent à ouvrir un peu les champs. Tout ça pour dire, qu’en bande dessinée, nous disposons d’une liberté qui est très intéressante à manipuler.

Quel futur pour ultrallazer ?

Nous avons signé pour une trilogie chez Delcourt, ce qui est rare pour de nouveaux « jeunes » auteurs, mais si le premier volume rencontre son succès, il est possible que la série soit plus conséquente car prévue dans l’idéal pour 9 tomes.

Pour le moment nous avons des retours critiques très positifs et nous espérons que le reste suivra, car nous n’avons pas encore tout dévoilé, loin de là !

Sur les deux prochains tomes, l’histoire va se corser. Nous allons pouvoir développer un peu plus les personnages, leur psychologie, leur histoire ! Le tome 2 sera d’ailleurs complètement sur un autre rythme et le 3 sera très différent aussi des 2 premiers !

Il faut savoir que quand nous écrivons, nous pensons tout en séquences animées et nous savons que ce serait un support très intéressant pour une adaptation !

 

résumé de l’histoire

L’histoire se déroule sur la planète Topoï. Tout s’y déroule à merveille grâce au roi des bêtes, une créature magique qui redistribue son énergie pour s’assurer du bien être de la faune et de la flore. Horb, un jeune garçon et Bouko (un cervidé) son fidèle destrier, partent dans la montagne chercher des minéraux pour nourrir le roi.
Jusqu’au jour où des soldats-oiseaux, les Buzards envahissent Topoï. Ils sont persuadés que le roi des bêtes est la clef du mystère de l’Ultralazer, un pouvoir supérieur. Horb et Bouko vont organiser la défense de Topoï et tenter de protéger le roi des attaques successives des Buzards !

Découvrez un extrait

 

bande-annonce

 

ultralazer, c’est aussi une bd en réalité augmentée


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