Premiers pas dans la vie active – Marie-Liesse Boyez

Comment s’est passée ta recherche d’emploi ?

J’ai pris le temps après l’obtention de mon diplôme, en décembre dernier, de postuler très largement en France et à l’étranger. Mon showreel réalisé avec des projets étudiants et des projets de stages a facilité le contact avec les entreprises. J’ai eu des entretiens dans 4 différents studios à Londres, Copenhague, Lyon et Amsterdam.

Avec Delphine Briois, camarade motion designeuse, nous avons déterminé une liste de studios de motion en France, ainsi qu’à l’étranger, ce qui constitue un soutien en matière de recherche de stage ou d’emploi, mais c’est aussi une source de références et d’inspiration en continu.

Quel est ton poste actuel et en quoi consistent tes missions ?

Je suis motion designer junior chez Frame by Frame à Copenhague, une boite de production/studio de motion. Pour le moment je travaille principalement sur des productions en motion design 2D pour de la communication d’entreprise ou de la publicité TV. J’interviens sur tout le processus de création, donc selon les projets sur le storyboard, le moodboard, la création des styles frames ou parfois uniquement sur des aspects techniques de post-prod : tracking, compositing, montage…

Travailler en studio me permet de me concentrer sur les aspects techniques et créatifs sans avoir besoin de penser à la relation client, à la comptabilité, ou à la gestion de projet qui sont gérés par d’autres membres de l’équipe.

Peux-tu nous raconter tes premiers pas dans l’univers professionnel ?

J’ai eu la chance de faire mon stage de fin d’étude avec le studio El Motion Lab à Paris. J’ai énormément appris de cette expérience sur la réalité du métier de motion designer, les limites, les contraintes… Mais ça m’a aussi conforté dans mon choix d’être motion designeuse et de travailler en studio avec une équipe de créatifs.

Comment as-tu vécu cette entrée dans le monde professionnel ? Cela correspondait à tes attentes ?

Le motion design est pour moi l’opportunité d’être toujours en mouvement, d’apprendre constamment à la fois par la variété d’outils et de techniques mais aussi dans la créativité. Evidemment, l’arrivée dans un nouveau studio demande de s’habituer au process de travail de l’équipe, aux outils…

Le motion est important pour moi aussi dans les relations humaines, dans les différents profils créatifs avec qui l’on peut travailler, le réseau… J’ai eu la chance chez Elmo et chez Frame by Frame d’être dans des studios où la vie d’équipe, la convivialité ou encore le partage de connaissances sont essentiels au bon fonctionnement du studio.

Travailler sur des projets professionnels, qu’est-ce que cela fait ?

J’appréhendais le travail de part les responsabilités qu’il impose et les pressions liées à la vitesse de production ou les deadlines clients. Mais ici, l’équipe est très bienveillante et me confie des projets à mon niveau qui me permettent de travailler en confiance, sans pression tout en ayant une marge de liberté créative.

Après ces quelques mois post-école, quel regard jettes-tu sur ta formation à l’ESMA ?

Je suis très heureuse de cette année de formation à l’ESMA. L’équipe enseignante est consciente des réalités de terrain et nous prépare à travers une pédagogie de projets à la réalité professionnelle. C’est une vraie richesse d’avoir été confronté à de tels projets, seule et en équipe, ce qui nous a préparé à la vie professionnelle. La formation est très complète, mais évidemment on aimerait qu’elle soit plus longue.

Comment te projettes-tu pour la suite ?

Je pense rester au moins un an dans ce studio pour prendre le temps de me former pleinement et d’appréhender le métier sereinement. Ensuite je pourrais considérer  d’aller dans un studio avec des projets plus créatifs et/ou qui font sens pour moi. J’aimerais à terme trouver le moyen d’utiliser le motion design pour faire passer des messages au regard de problématiques écologiques ou sociales.

La vie à l’étranger, c’est comment ?

C’est une expérience particulièrement enrichissante parce que c’est un défi supplémentaire. Travailler à l’étranger est un réel challenge, il faut s’habituer au pays, à sa langue, à sa culture… Au Danemark, tout le monde est bilingue en anglais donc la communication est facilitée. Le métier n’est pas différent dans la pratique, mais l’ambiance de travail est particulièrement bienveillante et le cadre de travail est très flexible. Cela me permet d’appréhender les projets assez sereinement et sans pression.

J’apprends à vivre en mode « hygge » (= état d’esprit positif procuré par un moment jugé réconfortant, agréable et convivial).

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