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Priscille de Rekeneire : une ancienne étudiante Design Graphique sort sa première BD aux éditions Eyrolles !

priscille de rekeneire ancienne étudiante design graphique sort sa première bd aux éditions eyrolles
  • date 16.07.2024
  • theme Écoles
  • campus Montpellier
  • Formation Design Graphique Plurimédia

Nous sommes fiers de mettre en lumière le parcours inspirant de l'une de nos anciennes étudiantes, Priscille de Rekeneire, diplômée en 2016 et Premier Prix du Jury Design Graphique de L’ESMA. Aujourd'hui illustratrice accomplie, Priscille a récemment publié sa première bande dessinée intitulée "Le cœur à contresens" aux éditions Eyrolles. Cette œuvre poignante explore les méandres complexes de l’emprise amoureuse à travers le récit de Selma, une jeune femme de 27 ans.

Une histoire inspirée de la réalité

« Le cœur à contresens retrace l’histoire de Selma, qui tombe amoureuse d’un homme rencontré via une application de rencontre. Ce qui commence comme une romance prometteuse se transforme rapidement en une spirale de manipulation et d’abus psychologiques. Priscille de Rekeneire explique : « J’avais envie de parler de ce sujet depuis longtemps. Je côtoyais beaucoup de proches qui vivaient cette situation et qui avaient tellement de mal à s’en sortir. » C’est cette expérience personnelle et les histoires de son entourage qui ont inspiré la création de cette bande dessinée.

bd alumni esma affiche

La bande dessinée : un vecteur de sensibilisation

Pour Priscille, la bande dessinée est un médium particulièrement efficace pour sensibiliser le public à des problématiques complexes comme celle des violences psychologiques. « La BD permet aux lecteurs d’être immergés dans l’histoire tout en gardant un regard objectif. Puis, le curseur est souvent poussé très loin dans les films, allant jusqu’aux violences physiques. Mon but est de montrer que les violences psychologiques arrivent bien assez tôt », explique-t-elle. En abordant ces thèmes délicats avec finesse et sensibilité, elle espère que les victimes pourront se reconnaître dans le personnage de Selma et ainsi prendre conscience de leur situation. De plus, elle souhaite que l’entourage des victimes puisse ouvrir les yeux et offrir le soutien nécessaire.

Un accueil enthousiaste et des séances de dédicaces

Depuis la sortie de sa bande dessinée, Priscille de Rekeneire a déjà rencontré un franc succès. Elle a tenu deux séances de dédicaces à Montpellier, où elle a pu échanger avec ses premiers fans. Ces rencontres ont été l’occasion pour elle de mesurer l’impact de son travail et de constater l’importance de son message auprès du public.

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Une disponibilité DANS TOUTES LES LIBRAIRIES pour un large public

L’illustratrice est enthousiaste à l’idée de toucher un large public, et son livre est désormais disponible dans toutes les librairies ! Cette accessibilité permettra à « Le cœur à contresens » de trouver sa place dans les bibliothèques de nombreux lecteurs, contribuant ainsi à une prise de conscience plus large des dynamiques insidieuses de l’emprise amoureuse.

Une source d’inspiration pour les futurs artistes de l’ESMA

Le parcours de Priscille de Rekeneire est un témoignage vibrant du talent et de la détermination des étudiants de l’ESMA. Son succès est une source d’inspiration pour tous ceux qui aspirent à utiliser leur art pour aborder des sujets de société importants. Nous lui souhaitons une carrière florissante et espérons que « Le cœur à contresens » sera le premier d’une longue série de projets tout aussi percutants et engagés.

 

Priscille s’est prêtée au jeu de notre interview, découvrez ses réponses passionnantes :

 

En quelques mots, peux-tu nous parler de ton parcours à l’ESMA et de ce qui t’a conduit à choisir la section Design Graphique ?

 

Je venais de finir une licence d’arts plastiques à Montpellier. C’était super, j’y avais appris plein de choses. Mais, après ça, j’avais envie d’une formation plus concrète pour apprendre rapidement un métier et travailler. Alors j’ai intégré l’ESMA et en deux ans, c’est ce qui s’est passé. Après mon BTS DG j’ai pu prétendre à un poste et à être opérationnelle dans mon travail. L’ESMA m’a vraiment apporté le savoir-faire. Dans ma section « médias imprimés », on était un petit groupe et c’était une vraie chance ! Il y avait un bel esprit de cohésion et d’accompagnement autant entre nous que de la part de nos professeurs. Aujourd’hui, cela fait 8 ans que j’ai obtenu mon diplôme. Et j’ai encore des phrases de profs qui font écho dans ma tête quand je suis sur un projet. Parce que c’était des conseils précis, des façons de travailler, des questionnements qui permettent de s’orienter dans son travail.

 

Pourquoi as tu choisi la bande dessinée comme médium pour aborder le thème de l’emprise amoureuse et des violences psychologiques ?

 

La BD me semblait pertinente comme média, comme langage, pour ce sujet précisément, car elle permet de s’immerger dans un récit tout en gardant un regard extérieur, plus lucide que dans la réalité. Elle permet aussi d’avoir deux lignes de lecture, les traits et les mots, ce qui est je crois assez approprié à la narration d’une emprise qui mélange les incohérences verbales et comportementales. C’est par ce recul, difficile à obtenir dans la vraie vie, que j’espère montrer, au moins, que ça existe, pour de vrai, que ça fait souffrir, énormément, même si c’est court. Et que de le savoir, c’est peut être le premier rempart pour s’en protéger.

 

Comment as-tu développé le personnage de Selma et quelles sont les principales difficultés qu’elle rencontre dans la bande dessinée ?

 

Selma est le personnage qui endure l’emprise dans ce récit. Je voulais qu’on puisse s’immerger dans ses pensées, au milieu des bulles et des paysages, afin d’observer les effets de l’emprise au plus près. Comme il n’y a pas de trace visible dans les violences psychologiques, les seules empreintes sont dans la tête. Il fallait pouvoir identifier ces déformations de la pensée, suivre la dégénérescence de son état au fil que l’emprise s’installe, que ce soit : le doute constant, la peur de décevoir, se sentir redevable, la remise en question à outrance, la sur-valorisation de l’autre, lui trouver des excuses systématiquement, l’adoration et l’euphorie démesurées des débuts, estimer que l’autre est trop bien pour soi, l’envie de plaire quitte à se modifier, l’auto dénigrement, la sensation d’être dans le flou, de ne plus distinguer ce qui est juste ou non, se sentir perdu…

 

Quel message principal souhaites-tu transmettre aux lecteurs à travers « Le cœur à contresens » ?

 

Sans « spoiler » la fin, je dirais peut-être qu’il ne faut plus minimiser certaines souffrance sous couvert d’histoire « passionnelle » ou « fusionnelle » comme on adore les appeler pour justifier ce qui ne va pas. Se sentir mal, ça suffit. On ne devrait jamais en arriver à dire à ses proches « non mais ça va, t’inquiète, il/elle ne m’a rien fait de mal ! Il/elle ne m’a pas frappé non plus ! ». Et pour ça je crois qu’il est super urgent de donner plus d’importance aux émotions négatives. Quand elles surviennent, ce n’est jamais pour rien. Écouter un instinct de colère, pas pour détruire mais pour se sauver, pour fuir, c’est très fort. La colère permet parfois d’ouvrir les yeux, de redevenir lucide ! Il ne faut pas forcément lui tourner le dos car elle peut vraiment donner la force de briser cette incapacité à se libérer, propre aux relations d’emprise.

 

Peux-tu nous expliquer les principales étapes de la création de cette bande dessinée, depuis l’idée initiale jusqu’à sa publication ?

 

De manière très factuelle, les étapes ont été : l’élaboration d’un dossier de présentation, l’envoi de ce dossier à toutes les maisons d’édition, plusieurs fois par mois, jusqu’à la signature d’un contrat. Puis la réalisation des 250 planches : le scénario, le découpage, les dessins, les couleurs, la maquette. Mais dans les faits, c’est évidemment moins linéaire et plus mouvementé que ça…

 

As-tu rencontré des défis particuliers lors de la réalisation de ce projet, et comment les as-tu surmontés ?

 

Honnêtement, chacune de ces étapes était un défi car chacune d’elles étaient une première. Peut-être que le fait de n’avoir jamais fait tout ça m’a aidé car je ne savais pas à quoi m’attendre, alors j’y suis allé sans peur ni a priori. Puis après, face aux différents problèmes, le sujet était trop important pour laisser tomber.

 

Comment as-tu vécu ta première séance de dédicaces à Montpellier et quels retours as-tu reçus de la part de tes lecteurs ?

 

Bien sûr, je l’ai bien vécu ! Car ce n’était pas vraiment prévu comme ça, c’était surtout une soirée de lancement, pour être entourée de mes proches et ça m’a finalement permis de revoir pleins de personnes venues pour découvrir mon projet. Je ne m’attendais pas à tant de monde ni à dessiner pendant deux heures. C’était extrêmement touchant et gratifiant après deux ans de travail. Et là, depuis trois semaines, je reçois petit à petit des retours de proches, de presses, de lectrices et de lecteurs qui me font ressentir que mon intention est comprise. Avec leurs mots ils me témoignent leurs avis sur le dessin comme sur la narration ou le message. Apparemment ils sont touchés, des choses font écho. Ça fait chaud au cœur de recevoir tout ça.

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Quels sont tes projets futurs en tant qu’illustratrice ? As-tu d’autres histoires ou thèmes que tu souhaites explorer à travers tes œuvres ?

 

Et bien je pensais ne réaliser qu’une seule BD, mais finalement je cherche déjà le moyen de réaliser la prochaine. Le dossier est prêt !

 

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