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[Spotted] Un ancien au générique de Prince of Persia

  • date 13.02.2024
  • theme Générale
  • campus Toulouse
  • Formation Jeu Vidéo

Hugo Lafont est sorti des rangs de l’ESMA* en juin 2021. À peine 3 ans plus tard, on le retrouve au générique du jeu vidéo “Prince of Persia : The Last Crown”. Retour sur la montée en puissance fulgurante de ce passionné de gaming.

* (En 2021, l’actuelle formation en jeu vidéo de l’ESMA était dispensée par l’école ETPA)

Une rapide entrée en matièrE

Deux studios de jeu vidéo, et déjà tout d’un grand ! Lorsqu’il quitte Toulouse, son diplôme de Créateur Jeu Vidéo en poche, Hugo Lafont a des rêves plein la tête : “J’ai réussi à trouver un premier emploi en tant que Generalist Artist 3 mois après la remise de mon diplôme, explique-t-il. Le patron de DigixArt Studio avait sollicité Laurent Michaud (ndlr : ancien directeur du développement de l’école) afin qu’il lui recommande un ancien étudiant. Mon travail sur Siren (ndlr : son projet de fin d’études) lui avait bien plu, et après un entretien, je mettais mon premier pied dans le monde du travail.

Débute alors un parcours riche en découvertes, où le jeune diplômé entre véritablement dans le vif du sujet. Dès son arrivée, il s’intègre dans son nouvel environnement et développe un peu plus son réseau : “Cette première expérience m’a permis de rencontrer beaucoup de monde, et notamment une personne qui travaillait chez Ubisoft. Mes compétences en lighting l’ont tout de suite intéressée, et elle m’a incité à continuer dans ce secteur et à développer mes compétences. J’ai pris ses mots à la lettre, et alors que je venais tout juste de finaliser un projet personnel, je recevais une offre d’emploi de sa part.” Hugo intègre Ubisoft Montpellier, et rejoint l’équipe du jeu vidéo Prince of Persia : The Last Crown en tant que Lighting Artist.

Une consécration pour le jeune toulousain, qui concrétise là le premier gros projet de sa carrière. “Notre travail sur ce projet consistait réellement à assurer le respect de la direction artistique, le lighting étant l’un des éléments phares permettant de transmettre aux joueurs des émotions.” À cette occasion, il collabore avec les Level Artists du projet, afin de peaufiner les éléments visuels (composition, matériaux, colorimétrie…). “C’est un métier critique tant sur le plan artistique qu’au niveau du gameplay car nous sommes chargés de la mise en relation entre level art et level design”, précise-t-il.

“Faites travailler votre réseau !”

S’il ne manque pas d’insister sur la détermination et le courage dont il faut s’armer une fois sur le marché du travail – le jeune homme souligne notamment l’importance du réseau, et la nécessité de peaufiner son portfolio – Hugo Lafont n’en reste pas moins élogieux quant au contenu pédagogique de la formation en jeu vidéo de l’ESMA, et souligne la grande variété des compétences qui y sont développées. “La formation m’a été très utile sur de nombreux points, […] et notamment cet aspect “couteau suisse”. Le fait de connaître les contraintes des autres corps de métiers est également à un point majeur, qui nous fait gagner un temps fou et démontre un vrai professionnalisme dès la sortie d’école”.

S’il devait retenir un élément marquant de son parcours, cet artiste digital n’éprouve pas la moindre hésitation : “La dernière année ! Je pense que c’est l’année qui m’a appris le plus de choses et qui m’a laissé les plus beaux souvenirs. C’est un moment qu’il faut chérir car c’est la première expérience professionnelle que les étudiants auront et c’est durant ces quelques mois que leurs capacités vont s’affiner et qu’ils auront le plus de motivation pour se consacrer à leur projet d’avenir.

Prince of Persia, la légende

Si vous l’ignorez encore, sachez que cette licence est légendaire, rien que ça !

Cette série emblématique de jeux d’action-aventure a débuté en 1989 avec le jeu éponyme développé par Jordan Mechner. Elle se caractérise par des éléments de plateforme, d’exploration et de combat, le tout dans un univers inspiré des contes des Mille et Une Nuits.

Le dernier opus de la série, développé par Ubisoft, marque le retour tant attendu de la franchise après une longue période d’absence. Dans ce jeu, les joueurs incarnent à nouveau le Prince, un héros agile et courageux, dans une nouvelle aventure épique. Le jeu promet des graphismes époustouflants, un gameplay raffiné mêlant acrobaties spectaculaires et combats intenses, ainsi qu’une histoire captivante dans un monde enchanteur inspiré de l’ancienne Perse. Prince of Persia : The Last Crown promet de ravir les fans de la série tout en attirant de nouveaux joueurs avec ses mécaniques modernisées et son univers immersif. Sans parler de ses effets de lumières impressionnants, qui dynamise davantage le jeu !

Interview complète

On vous laisse découvrir l’interview complète d’Hugo, qui a gentiment accepté à répondre à nos questions, et qui a servi à rédiger l’article.

  • Qu’est-ce qui t’a donné envie de travailler dans le jeu vidéo ?

« Mon envie de travailler dans le jeu vidéo est un peu venue de nulle part, honnêtement. On parlait de mon avenir autour d’un repas avec mon beau-frère quand j’avais 18 ans, et c’est là qu’il m’a dit : « Tu passes ta vie à jouer, pourquoi ne pas essayer d’en faire ton métier ?« . C’est vraiment en apprenant davantage sur le processus de création que mon véritable intérêt est né et que j’ai su que je voulais en faire ma carrière. »

  • Pourquoi avoir choisi l’ETPA ?

« Le choix de l’ESMA (ex ETPA) s’est fait grâce aux journées portes ouvertes. J’avais consacré beaucoup de mon temps personnel à parcourir la France pour trouver l’école qui me convenait le mieux, et c’est seulement en discutant avec les élèves et certains professeurs que j’ai vu la différence entre celle-ci et les autres. Ce qui m’a plu dans cette école, c’est son programme d’apprentissage, cette opportunité qu’ont les élèves de découvrir une grande variété de métiers derrière nos jeux favoris. On nous laisse le temps de nous familiariser avec les aspects du design, de l’art et même de la technologie. Grâce à cela, nous avons la chance de découvrir le secteur qui nous passionne le plus et de nous y consacrer à 100 % tout en accumulant des connaissances sur le fonctionnement des autres métiers (ce qui s’avère vraiment utile dans la vie professionnelle, car cela nous permet d’éviter beaucoup d’erreurs qui pourraient ralentir la production). »

  • Quel est ton parcours depuis l’école ?

« La sortie de l’école a été un véritable baptême du feu. Il était très difficile de trouver sa place parmi toutes les autres personnes cherchant à s’imposer[…]. De mon côté, j’ai réussi à trouver un premier emploi en tant qu’artiste généraliste 3 mois après avoir obtenu mon diplôme. Mon ancien patron a demandé à l’un des responsables de la formation, s’il pouvait recommander l’un de ses élèves pour ce poste. Mon travail sur Siren (mon jeu de fin d’études) lui avait beaucoup plu, et il lui a donné mon contact. Après un entretien et quelques négociations, j’ai décroché mon 1er emploi !

Durant mon expérience chez DigixArt, j’ai pu me faire de nombreux amis, et l’une d’entre eux, qui travaillait alors chez Ubisoft, a remarqué mes compétences en éclairage et m’a proposé de continuer dans ce secteur pour continuer à progresser. J’ai pris ses paroles au sérieux, et alors que je venais de terminer un projet personnel visant à améliorer ma compréhension de l’éclairage, elle m’a envoyé une offre d’emploi pour la rejoindre. Après quelques entretiens et une proposition pour un autre projet (j’avais postulé pour travailler dans l’équipe cinématique), me voilà chez Ubisoft, à travailler sur le prochain Prince of Persia. »

  • Peux-tu nous décrire ton métier/rôle sur Prince of Persia ?

« Sur Prince of Persia, j’étais Lighting Artist (artiste en éclairage). Ce poste consiste à illuminer les scènes de jeu, ce qui est critique tant sur le plan artistique que sur le plan du gameplay (en réalité, tous les postes le sont). Nous sommes responsables de la mise en relation entre l’art des niveaux, et leur conception. Travailler sur un Metroidvania m’a vraiment permis de comprendre la nécessité de ce travail pour permettre une lecture claire du gameplay sans sacrifier la qualité de l’environnement que nous illuminons. Bien qu’il soit difficile d’expliquer ce métier sans exemples concrets, tant il peut sembler superflu d’imaginer une personne dédiée uniquement à l’éclairage, étant en « bout de chaîne », je me suis souvent retrouvé à collaborer étroitement avec les artistes des niveaux de jeu pour leur demander des retouches (composition, matériaux, colorimétrie, etc.) afin de servir au mieux la direction artistique. En effet, notre travail sur ce projet consistait vraiment à assurer l’application de la direction artistique, l’éclairage étant l’un des éléments clés permettant de transmettre aux joueurs des émotions. »

  • Concrètement, qu’est-ce que notre formation t’a apporté d’utile pour ta vie pro ?

« La formation m’a été très utile à bien des égards, comme je l’ai déjà mentionné, notamment en tant que « couteau suisse » (je n’aime pas ce terme, mais c’est le mieux pour décrire l’ensemble des compétences que l’on développe au cours de notre cursus). Être capable de comprendre les contraintes des autres métiers permet de gagner un temps considérable et montre un vrai professionnalisme dès la sortie de l’école. Un autre point important est la capacité à travailler en groupe, que l’on développe tout au long de nos études, en particulier lors de la dernière année. D’ailleurs, cette dernière année est celle qui m’a le plus appris et qui m’a laissé les souvenirs les plus marquants. C’est un moment qu’il faut chérir, car c’est la première expérience professionnelle que nous avons, et c’est pendant ces quelques mois que nos compétences se perfectionnent et que nous avons le plus de motivation pour nous consacrer à notre projet d’avenir. »

  • Quels conseils donnerais-tu à nos autres étudiants pour réussir leurs études et leur insertion professionnelle ?

« Si je devais donner un conseil aux étudiants, ce serait de travailler leur réseau. L’école ne vous aidera pas autant que vous l’espérer, donc serrez-vous les coudes, prenez le temps de créer un CV solide, et pour les artistes (je pense que c’est le plus important), consacrez-vous réellement à votre portfolio ! Votre projet de fin d’études n’est malheureusement pas suffisant pour les recruteurs. Il vous faudra prendre le temps de réaliser des projets personnels, en apprenant sur un ou deux sujets maximum par projet. Ne vous précipitez pas. Passer des semaines, voire des mois, sur un projet est tout à fait acceptable, car la qualité prime sur la quantité. N’ayez pas peur de supprimer les projets que vous jugez insatisfaisants pour votre portfolio, car un projet raté peut vous nuire et vous priver d’une opportunité de décrocher ce job de rêve qui vous fait de l’œil. »

Hugo Lafont, Lighting Artist, février 2024


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