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Tous en Scène 2, une expérience riche pour trois anciens étudiants de l’ESMA

  • date 31.01.2022
  • theme Générale
  • Formation Cinéma d’Animation 3D et Effets Spéciaux

En 2016 le film Tous en scène, avait connu un grand succès. Le second volet, nouvelle production des studios Illumination Mac Guff, est sorti pendant les fêtes de fin d’année. Trois anciens étudiants de l’ESMA, Thibault Stoyanov, Simon Puculek et Anthony Martinet, ont œuvré activement sur ce second volet. Ils nous font part de leur expérience acquise durant les deux ans d’élaboration de ce film d’animation, fabriqué dans des circonstances particulières, souvent à distance, en raison de la pandémie.

Le retour de Buster et de sa troupe d’animaux

Il aura donc fallu attendre presque 5 années pour retrouver, sur scène et sur grand écran, la troupe du Buster Moon, toujours composée de singe, cochon, koala ou encore porc-épic.

Clairement, Tous en scène 2, c’est la suite des aventures de Buster et de sa troupe d’animaux chanteurs. Le pitch : Buster rêve de jouer dans une prestigieuse salle. Il essaie de convaincre une rock star à la retraite, le lion Clay Calloway, de remonter sur scène et de se joindre à eux…

« Malgré les circonstances, dans le premier film, il y avait une centaine d’animaux pour le concert final, dans le second, ils sont 10 000 !« , déclarait il y a peu, l’Anglais Garth Jennings, scénariste et réalisateur qui est passé outre les difficultés dues à la crise sanitaire.

Thibault Stoyanov et Simon Puculek, Anthony Martinet, trois anciens élèves de l’ESMA, tous diplômés de la formation Cinéma d’Animation 3D & Effets Spéciaux, ont participé à cette aventure d’envergure au long cours.

Thibault Stoyanov : « Au service d’un projet plus grand que nous »

Sorti de l’ESMA en 2010, Thibault Stoyanov occupait des fonctions polyvalentes importantes dans la conception de la nouvelle saga. « Officiellement, j’étais character rigging superviseur (fabrication des rigs de personnages en travaillant en amont sur les besoins pour le layout, l’anim et le rendu). Ces besoins sont retranscrits auprès des graphistes qui les mettent en application sur les personnages. Il s’agit de garder une homogénéité sur tous les personnages de la prod. J’avais aussi un rôle de managérat avec une équipe de 5-6 personnes. Officieusement, j’étais aussi un peu responsable du workflow des personnages. En fait, le rig est un gros entonnoir, divers départements nous livrent beaucoup de datas (hair, cfx, surfacing, modeling). Globalement, on fait en sorte que tout fonctionne. On a un œil sur tout ce qui rentre chez nous. »

Un véritable challenge pour Thibault, « c’était ma première supervision, donc il y avait de la pression mais aussi de l’enthousiasme. C’était très motivant ! Cela engendre beaucoup de travail. C’était la première fois que je manageais une équipe. La pression de sortir de la qualité devait être au rendez-vous. Le challenge c’est d’anticiper la problématique sur des personnages et certains costumes. Tout au long de la prod, on prend confiance ! On fait passer plus facilement un message. On voit l’évolution de son équipe. Il y a un côté formateur qui est très intéressant. C’est cool. J’ai eu la chance de choisir mon équipe. Je leur disais : « je peux aller à la guerre avec vous ». Je pouvais leur faire confiance. S’il y avait un coup de rush, je pouvais compter sur eux. On était au service d’un projet plus grand que nous. Tout le monde s’est donné à fond. On le voit lorsqu’on visionne le film. »

L’ancien étudiant de l’ESMA n’en était pas à son coup d’essai avec Tous en Scène. « Sur Tous en Scène 1, j’étais graphiste. Y’a des personnages du 1 qui se retrouvent dans le 2. On est resté dans le droite lignée du 1. »

Et de relever quelques challenges techniques particuliers ! « Ainsi, on a collaboré avec deux designeuses de mode de Los Angeles qui travaillent pour des défilés avec des tops models. Sauf que nous notre film c’est énormément de danse, il fallait adapter un costume fait pour quelqu’un qui ne fait que marcher à un personnage 3D totalement virtuel qui va potentiellement faire un triple saut. C’est un vrai travail d’adaptation. Le résultat est là. »

Simon Puculek : « Ça fait quelque chose de voir le projet abouti »

Sorti de l’ESMA en 2016, Simon Puculek est un habitué d’Illumation Mac Guff. « Depuis fin 2016, je suis dans la boîte. C’était ma deuxième production, elle m’a permis de faire des choses plus développées. J’étais le graphiste de Thibault sur cette production. Comme graphiste, j’applique ce qu’on me dit de faire et puis de temps en temps, je propose des choses. En tant que graphiste, on récupère aussi le travail d’autres départements. On est souvent amené à faire d’autres tâches que du rig. »

Simon a particulièrement apprécié de travailler sur Tous en Scène 2, de même que sa collaboration avec Thibault Stoyanov. « C’est un des scénarios les plus aboutis. Il y a un côté tragédie qui me plaisait beaucoup. Cela me semblait le bon choix de continuer en choisissant cette prod, cela me parlait. Je n’ai pas été déçu surtout que je n’avais pas travaillé sur le 1. Ce qui était intéressant, c’est de récupérer les personnages du premier, c’est intéressant de voir comment ont évolué les approches. C’est agréable. Jusque-là Thibault n’avait jamais été mon superviseur et j’étais content car il me laissait des choses que je ne faisais pas auparavant, prendre certains risques sur des problématiques.

Ce que j’aime c’est imaginer comment tel ou tel personnage va se déformer, c’est un challenge ! Ça m’a plu de bosser sur un côté cartoon avec ces animaux. Le rig c’est de pousser la déformation le plus loin possible, et de voir que cela marche.

J’ai passé un bon moment durant ces deux ans. J’aime mon poste. J’ai passé deux années à bien rigoler tout en faisant le taf. L’équipe était comme il faut. Déconne et sérieux quand il le fallait. On n’a rien lâché. Chacun était là pour faire le job. Pour moi, ce fut un vrai plaisir. C’était cool. »

Comme son collège, Simon a dû relever quelques challenges techniques. « Des moments customisés des scripts, des affichages d’éléments, on triche un peu. On est bien content quand cela fonctionne. Je n’ai pas eu trop de galères si ce n’est la contrainte temps qui est omniprésente. On doit parfois expliquer pourquoi on met plus de temps. »

Au-delà du travail intense, créatif, professionnel à l’extrême, des contraintes dues à la pandémie, Thibault Stoyanov et Simon Puculek, ont aussi vécu de bons moments, des situations anachroniques dans le contexte. « Ainsi, le réal anglais nous a régalés avec des DJ sets en Zoom sur son balcon dès le matin. Une fois, il s’est retrouvé sous la pluie avec son parapluie ! Il fait aussi de la lithographie et pour les fêtes de fin d’années il avait élaboré une carte de vœux et une affiche collector numérotée pour chaque personne qui a participé à la prod. »

Anthony Martinet : « Je me dis : j’espère que les attentes seront entièrement remplies »

Anthony Martinet, lui aussi ancien élève de l’ESMA (Promotion 2016) a travaillé sur Tous en Scène 2 après avoir débuté chez Illumination Mac Guff sur la production du film Le Grinch. « Au moment de la création de Tous en scène 1, j’étais encore à l’ESMA. », explique-t-il. « A l’époque, je ne me rendais pas trop compte de la « hype » qui entourait Tous en Scène. Les productions grandes stars étaient « Moi, Moche et Méchant » et « Minions ». Mais personnellement Tous en Scène 1 était mon film préféré d’Illumation. J’étais donc extrêmement content de travailler sur la suite ! »

Et de préciser : « Sur Tous en Scène 2, j’étais character rigger comme simple graphiste (ni lead, ni sup, je veux dire). Mes tâches principales consistaient à la mise en place du rig des personnages tertiaires et de certains personnages secondaires. En tâches secondaires du script et débug. Tous en Scène 2 étant ma deuxième prod chez illum (sic) et ayant acquis les bases pour bosser convenablement, j’ai pu toucher à un personnage secondaire au début de la production : les attentes sont plus poussées que sur les tertiaires (qui restent en général au fond et qui servent à donner vie au décor et au background) et les designs/challenge en général plus intéressants. C’était un personnage que j’ai eu avec moi sur toute la longueur de la prod car il avait BEAUCOUP de costumes. Les costumes sont des « vêtements » différents sur un corps unique, un peu comme une déclinaison. Beaucoup de questionnements entouraient ce personnage autant en termes de scénario que techniquement en termes de rig, ce fut donc un travail de longue haleine et beaucoup de mises à jour, mais très instructif et intéressant à faire. A la sortie de ce deuxième volet, je me rends compte que la fan base de Tous en Scène est quand même assez conséquente. Quand je vois le résultat du film, je me dis et j’espère que les attentes seront entièrement remplies ! »

Comme pour ses camarades Thibault Stoyanov et Simon Puculek, Anthony Martinet a dû composer avec les exigences du métier en termes de temps. « Nous devions parfois faire face à de grosses périodes de rush ou les délais étaient courts et les attentes grandes mais j’avais envie de faire mes preuves ! La plupart des productions ont des périodes similaires, mais je l’ai plus ressenti sur celle-ci. » Par ailleurs, il a particulièrement aimé la méthodologie de travail.

« Ce que j’ai apprécié le plus, c’est la découverte de l’histoire et de son évolution car nous avions accès à une vidéo du film mis à jour constamment avec les derniers plans validés (story board, layout, anim, rendu, etc). Au début, nous avons donc tout le film en storyboard qui donne au final en dessin animé magnifique à regarder, car les dessins sont particulièrement beaux. Au fur et à mesure que la 3D avance, les plans sont remplacés par leur version la plus aboutie. Nous avons donc un melting-pot de rendus et d’évolutions qui rendent cette vidéo vivante quasiment au jour le jour. Je trouve ça vraiment top que n’importe qui bossent dans la boite puisse avoir accès aux résultats des travaux de tout le monde. »

Avec une constante, « ça restait toujours dans la bonne ambiance car l’équipe de rig est au top et très solidaire dans les problèmes. C’est une des choses les plus cool qu’il y a dans le fait de bosser chez Mac Guff. Tout le monde est dans l’entraide et l’ambiance y est chaleureuse, tout en restant pro pour faire évoluer les choses techniquement. Pour la détente, tous les ans (avant le covid…) Illum organise à Noël une ÉNORME fête ou elle invite toute la boite ainsi que les compagnons/compagnes dans un grand endroit changeant tous les ans ou tout est à disposition. C’est en général un moment mémorable ! Le CE organise aussi régulièrement des événements récurrents comme la game night où les gens se retrouvent pour jouer ensemble une fois par semaine. »

Au total, ce fut une expérience très enrichissante pour Anthony Martinet qui tout au long de la production a ressenti un sentiment ambivalent, « frustration et privilège », inhérent au mystère de la production d’un long-métrage d’animation très attendu. « Frustration car on a envie de réagir à ce que disent les gens sur le net, ou bien encore de montrer à nos proches notre travail, mais on ne peut pas. Privilège car nous avons des informations et des fichiers que beaucoup de monde souhaiteraient avoir. »

Tous en Scène 2

Tous en Scène 2, comme son précédent volet, a été écrit et réalisé par Garth Jennings pour les studios Illumination Mac Guff qui ont déjà produit Moi, Moche et Méchant, Les Minions, et Comme des Bêtes.

Dans la version anglaise, c’est le chanteur de U2, Bono, qui prête sa voix à Clay Calloway. Pour la version française, c’est Gérard Lanvin. Le reste du casting français comprend les chanteuses Jenifer et Lola Dubini, l’animateur Camille Combal et l’humoriste Laurent Gerra.


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