Visite du studio DNEG Londres

Fondé en 1998 à Londres, DNEG s’est rapidement imposé au fil de ans comme un des leaders mondiaux pour tout ce qui relève des effets spéciaux, de l’animation ou encore de la conversion stéréo, tant pour le cinéma que pour la télévision. Son développement l’a conduit à ouvrir des antennes à travers le monde : Londres, Vancouver, Mumbai, Los Angeles, Chennai, Montréal, Goa…

Les nombreuses récompenses émaillant son histoire sont la preuve de l’engagement et de la qualité du studio. Ainsi, nous pouvons compter comme prix des Oscars, des BAFTA ou encore des Visual Effects Society Awards.

Bon nombre de projets sur lesquels le studio a été amené à travailler sont de résonnance mondiale, comme les blockbusters : Men In Black : International, Godzilla King of Monsters, Avengers : endgame, Alita : Battel Angel, Les Animaux Fantastiques, Venom, First Man, Ant-Man and the Wasp, Deadpool 2…

Comme intervenants, l’école recevait Andrew Gordon et Harriet Egde-Partington. Andrew, responsable de l’animation des personnages pour la division Films d’Animation (Feature Animation) de DNEG, est loin d’être un novice puisque parmi ses expériences, il a exercé pendant plus de vingt ans dans les studios Pixar. A la suite de cela, il s’est tourné vers l’Europe pour exercer quelques temps dans le studio Illumination MacGuff avant d’intégrer les équipes londoniennes de DNEG.

Harriet Edge-Partington, qui accompagnait Andrew Gordon lors de cette visite, était recruteuse pour le studio DNEG. (NDLR : Depuis leur visite, Harriet a quitté le studio pour de nouvelles aventures)

Pour cette dernière visite de professionnels, les étudiants du cycle Cinéma d’Animation 3D et Effets Spéciaux ont assisté à une conférence présentant DNEG, ses départements et les projets sur lesquels le studio est amené à travailler. A la suite de cela, Andrew et Harriet ont rencontré chaque groupe d’étudiants de dernière année afin de visualiser et d’échanger avec les étudiants au sujet de leur film de fin d’études.

Comme c’est souvent le cas lors de ces rencontres, c’est un moment propice pour nos étudiants qui peuvent se confronter à des professionnels, faire part de leurs questionnements concernant le recrutement et le passage de la vie étudiante à celle du monde du travail.

INTERVENANTS

Andrew Gordon : Responsable de l’animation des personnages, Feature Animation
Harriet Edge-Partington : Talent Acquision Partner

INTERVIEW

Pouvez-vous vous présenter ?

A.G. : Bien sûr, je suis Andrew Gordon, Head of Character Animation – Feature Animation chez DNEG.

H.EP. : Je suis Harriet Edge-Partington, en charge du recrutement chez DNEG pour le département Feature Animation.

Pouvez-vous nous présenter en quelques mots DNEG ?

A.G. : DNEG est un studio d’effets spéciaux qui existe depuis plus de 20 ans. Nous travaillons sur beaucoup de projets pour le cinéma et la télévision comme, par exemple : Avengers : Endgame, First Man, Ant-Man and the Wasp, Blade Runner 2049 ou encore The Dark Crystal : Age of Resistance, Black Mirror, Chernobyl, Hanna, Dr Who etc.

H.EP. : Notre département dédié à la télévision, a vu le jour il y a quelques années. La relation le petit et grand écran s’est enrichie et complexifiée au fil des années. La barre est très haute pour les effets spéciaux ! Nous avons aussi bien sûr en parallèle de cela des départements Films d’Animation (Feature Animation) et Conversion Stéréo. En fait, nous offrons plusieurs options chez DNEG !

Est-ce qu’il y a des anciens étudiants de l’ESMA chez DNEG ?

H.EP. : Oui bien sûr ! Là tout de suite je n’ai pas de noms qui me viennent à l’esprit mais nous avons plusieurs anciens de l’ESMA dans presque tous les départements de nos studios. Nous avons rencontré plusieurs étudiants aujourd’hui et je suis sûr que parmi eux plusieurs viendront nous rejoindre. Après, la vie de studio est assez mouvante, il y a des personnes qui viennent le temps d’un projet et puis s’en vont, qui reviennent parfois et d’autres qui arrivent.

A.G. : Oui, pour le rigging nous en avons un qui a été formé à l’ESMA. Dans mon équipe d’animateurs, j’ai aussi une personne qui vient de l’ESMA. Il y en a bien plus mais je ne les connais pas tous !

H.EP. : Oui c’est certain qu’il y en a plus mais nous sommes très nombreux à travailler chez DNEG à travers le monde donc nous ne nous connaissons pas tous !

Le cursus ESMA est passé de 3 ans à 4 ans. Qu’en pensez-vous ?

H.EP. : En Angleterre tous les cours durent 3 ans et nous constatons vraiment la différence avec les cours français qui sont en 4 ou 5 ans. Les étudiants ont le temps d’aborder plus de sujets, de bien se former à l’utilisation de plusieurs outils. Ils sont opérationnels rapidement à leur arrivée dans un studio.

A.G. : Oui je pense que c’est vraiment bien. Quand j’enseignais, j’ai vu des étudiants travailler sur leurs films de fin d’études et être dans une mauvaise passe pour boucler leur projet. Cela s’en ressentait sur la qualité finale. Donc effectivement, je trouve que ce que propose l’ESMA fait est vraiment incroyable : la dernière année est seulement consacrée au film et ça c’est fantastique. Là les étudiants peuvent être focus seulement sur leur film et sortir quelque chose de grandiose. C’est vraiment super.

Cet après-midi vous avez rencontré nos étudiants de 4e année et vu leur film de fin d’études. Qu’en avez-vous pensé ?

A.G. : J’adore les projets que nous avons vu ! Je suis vraiment impatient de les voir terminés. Et d’avoir pu rencontrer les étudiants dans l’école où ils évoluent tous les jours est très intéressant aussi. Cela permet de comprendre l’environnement dans lequel ils étudient. Il y a de bonnes vibrations ! Pour moi c’est très important l’atmosphère que le lieu dégage. J’aime les films que j’ai vu mais j’aime aussi cette école ! La qualité du travail est vraiment bonne et élevée et les étudiants n’hésitent pas à se confronter à des situations compliquées.

H.EP. : Oui les films sont vraiment prometteurs. Ils ont encore beaucoup de choses à réaliser avant de finir mais nous avons hâte de les voir compiler tout cela. Nous avons pu leur donner nos retours cet après-midi. C’est une opportunité pour eux d’avoir des retours de la part de professionnels sur leur projet et même pour nous, c’était très intéressant pour pouvoir échanger avec eux.

Quel est votre point de vue sur le développement de l’animation 3D ?

A.G. : Ça c’est une grande question ! Tout va de plus en plus vite. Je pense que les logiciels vont devenir de plus en plus performants et leur utilisation sera facilitée. D’ailleurs plusieurs logiciels que nous utilisons dans le monde de l’animation sont dépassés et ont besoin d’être revus. Le déroulement des opérations sera aussi différent. Le récit lui-même sera bouleversé à l’écran.

C’est une chance que les étudiants puissent réaliser différents types d’animations et d’effets spéciaux au cours de leurs études et qu’ils puissent appréhender les nouvelles technologies naissantes. Les étudiants ont cette possibilité d’apporter un nouveau regard sur l’animation. Mais tout ce qui est en train de se passer et qui va arriver est vraiment excitant, j’ai hâte !

H.EP. : Oui c’est vraiment une bonne question ! Je rejoins ce qu’Andrew vient de dire, la technologie va se renforcer. Il y a beaucoup de studios en Angleterre qui prennent l’initiative de développer leurs compétences en effets visuels. C’est aussi pousser les gens à toujours se dépasser afin qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes dans l’objectif de devenir des artistes de plus en plus solides en techniques et compétences.

Avez-vous quelques conseils à donner à nos étudiants ou aux futurs étudiants ?

H.EP. : Profitez-en ! Profitez de l’instant que vous vivez. Cela va devenir plus compliqué quand vous allez entrer dans un studio. Il faut répondre aux exigences des clients avec des délais parfois courts. L’école vous permet d’avoir un peu plus de flexibilité donc prenez du bon temps. Il faut aussi développer son propre point de vue et faire entendre sa voix. C’est peut-être la seule fois où vous pourrez faire votre propre film. L’école est un moment de votre vie où vous allez faire quelque chose pour vous et non pour quelqu’un d’autre.

A.G. : Travailler dur est un point important. Ne cherchez pas forcément la perfection à tout prix, quand vous entrerez dans l’industrie de l’animation, vous pourrez approfondir votre poste et les compétences nécessaires.

Voulez-vous ajouter quelque chose ?

A.G. : Si on veut faire de bons films, il faut tout comprendre comment tout fonctionne et comment les différents départements s’imbriquent les uns aux autres. Etudiez les histoires et leur fonctionnement. C’est quelque chose que j’aurais aimé que l’on m’enseigne tôt.

Dernière chose : restez des étudiants pour toujours ! Ne vous arrêtez jamais d’être un étudiant, ne vous arrêtez jamais d’être curieux et d’apprendre des choses.