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Workshop typographie : les étudiants graphistes de l’ESMA et de l’IPESAA sur les traces graphiques d’André Baldinger

  • date 29.02.2020
  • theme Écoles
  • campus Montpellier
  • Formation Design Graphique Plurimédia

Les étudiants de Bachelor Design Graphique des écoles ESMA et IPESAA ont planché sur… un carré. A partir de cette figure géométrique, il leur a fallu produire une forme ou un signe, renvoyant à une lettre de l’alphabet latin en s’appuyant sur une sorte de « moule numérique » en forme de carré, développé par la Fonderie Morisawa (située à Osaka, au Japon) en s'inspirant du travail d'André Baldinger, concepteur visuel, typographe, dessinateur de caractère, qui fait la Une culturelle actuellement à Montpellier.

Baldinger un maître des signes

André Baldinger, lauréat du prix fédéral de design Suisse, Tokyo TDC Award, mondialement reconnu, expose à La Fenêtre à Montpellier jusqu’au 25 avril 2020, son dernier projet intitulé « Kanji Kana BLine, rencontre typographique entre le Japon et l’Occident », dans le cadre du programme « Suite » initié par le Centre national des arts plastiques (Cnap).

Créer leur propre signe dans un carré

L’IPESAA et l’ESMA ont rebondi sur cette expo-événement d’André Baldinger.

Les deux écoles ont proposé à leurs étudiants graphistes un exercice inaccoutumé, original, à partir du travail de l’expert suisse qui explore l’une des écritures les plus fascinantes, complexes au monde : l’écriture japonaise. Celle-ci regroupe en effet 4 scripts différents (kanji, hiragana, katakana et même du latin) – notre alphabet compte seulement 26 lettres au total, contre 1945 seulement pour les kanjis -.
Observateurs intéressés, avisés puis inspirés par le travail du designer graphique helvète, les étudiants de l’ESMA et de l’IPESAA ont dû relever le défi de créer leurs propres signes dans un carré.

C’est la gageure qui leur a été proposée par leurs professeurs qui ont ainsi mis à l’épreuve leur créativité.

Pour celles et ceux qui souhaiteraient découvrir plus avant, André Baldinger, sachez que ses travaux sont regroupés tout à la fois dans la collection de la BNF, au Museum für Gestaltung de Zurich et au Museum of Modern Art de Toyama.

L’atelier se raconte

L’enseignante Jacqueline Guillaume, qui a encadré l’atelier, nous a présenté le travail réalisé par les étudiants :

Il s’agit là du premier workshop commun aux écoles ESMA et IPESAA. Sachant que ces étudiants sont destinés à travailler ensemble l’année prochaine à l’ouverture du Campus Créatif, cela faisait sens. Un peu comme une amorce du futur !

Ce workshop a été monté en accompagnement d’un futur événement exceptionnel dans le milieu du design graphique national, à savoir une exposition sur le travail et la venue d’André Baldinger à La Fenêtre à Montpellier. André Baldinger est une des plus importantes figures du design graphique français contemporain et l’exposition qui aura lieu du 22 janvier au 25 avril 2020 a pour sujet son travail typographique intitulé Kanji Kana Bline une rencontre typographique entre le Japon et l’occident. Il s’agit de la création d’une police de caractères japonais-latin. Cette exposition s’inscrit dans le Programme Suite du CNAP Centre National des Arts Plastiques. L’ESMA est partenaire de La Fenêtre sur ce projet.

Ce travail de typographie est important pour les étudiants car la typographie et la gestion du texte représentent 50 % voire plus, du travail d’un designer graphique. Comprendre la structure et le fonctionnement des caractères typographiques ainsi que l’image du texte sont des fondamentaux du design. La mission d’un designer graphique est majoritairement de rendre intelligible des informations de toute nature, pas seulement à travers l’image, et souvent dans plusieurs langues et cultures !

Cet exercice se voulait être un écho au travail d’André Baldinger, dont les mots clés de la recherche sont multilinguisme et multiculturalité dans un monde globalisé, les étudiants devaient d’abord expérimenter l’adaptation d’un caractère latin dans une trame carrée, celle dont se sert la fonderie de caractères japonais Morisawa. A partir de ce caractère latin revisité ils devaient ensuite produire un signe de leur invention, inscrit dans cette même trame, utilisant le même vocabulaire graphique afin de produire au final un diptyque présentant un caractère latin et un signe idéographique, aussi cohérents graphiquement que 2 caractères d’une même fonte. Les étudiants ont d’abord réalisé leurs recherches au feutre ou à l’encre en noir et blanc sur la base de trames carrées (et en couleur pour la finalisation) et finalisation informatique avec le logiciel Illustrator.

La première journée était dédiée aux recherches manuelles : produire un maximum, expérimenter différentes solutions, le tout en travail de groupe. Le deuxième jour était le jour du jury qui a servi à réorienter les propositions et déterminer une piste à finaliser sur la troisième journée. Une séance de travail a également suivi le jury. Et enfin, pour la troisième et dernière journée, un nouveau paramètre a été introduit : la couleur. Les étudiants ont ainsi pu finaliser leur réalisation.

Cet exercice leur a permis de développer des compétences et connaissances graphiques et culturelles :

  • découverte culturelle d’une autre forme d’écriture,
  • concevoir et réaliser un signe,
  • respecter des contraintes et des règles,
  • faire les bons choix techniques,
  • réaliser une bonne présentation graphique ;

mais aussi de faire preuve d’une bonne attitude de travail :

  • travailler en équipe avec des inconnus et en temps limité,
  • savoir répartir les missions de chacun ;

et enfin, montrer des capacités de communication autour de son propre travail :

  • présenter un projet à plusieurs,
  • argumenter et convaincre,
  • accepter les échanges.

 

 


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