Loulou la loutre, une mascotte internationale réalisée par une étudiante de l'ESMA

Du feu sur de la glace

Compétition annuelle, les Championnats du monde de patinage artistique regroupent les meilleurs patineurs au monde. Divisée en quatre disciplines : patinage individuel dames, patinage individuel hommes, patinage en couple et danse sur glace, c’est l’occasion pour les athlètes internationaux de briller sur la glace. Cette année, c’est dans la ville de Montpellier, au parc des expositions, que sont organisés les épreuves du 21 au 27 mars 2022. Cette compétition sportive d’envergure internationale attire pas moins de 600 millions de téléspectateurs. Cette année, l’immense championne Surya Bonaly – triple médaillée aux championnats du monde et neuf fois championne de France solo – est la marraine de cet événement.

incarner un univers et des valeurs

La Fédération Française des Sports de Glace a rencontré l’ESMA Montpellier dans le but de mener un travail conjoint : celui de la réalisation de la mascotte. Cette chance a donc échu aux 25 étudiants constituant la classe de deuxième année de Bachelor Design Graphique. Un exercice concret puisque les propositions allaient être soumises à la Fédération Française des Sports de Glace avec pour finalité une diffusion partout sur le globe.

Le brief soumis aux étudiants était clair et précis. Nos étudiants devaient proposer une mascotte élégante, fun et attachante, sportive… tout en respectant un code couleur imposé. A cela s’ajoutait également quelques autres instructions comme respecter l’univers du patinage et mettant la mascotte sur des patins à glace, penser également à des déclinaisons de la mascotte sur d’autres supports (peluche par exemple) ou bien des directions à éviter. Les élèves étaient libres de proposer un animal ou bien un personnage.

C’est donc sur cet exercice que se sont penchés nos étudiants, accompagnés de leurs enseignants. En effet, ce n’est pas un sujet commun à aborder et surtout pas avec une application aussi concrète. Aucun d’entre eux n’a baissé les bras et tous se sont attelés à la tâche afin de donner le meilleur d’eux-mêmes pour ne pas laisser passer cette chance unique. Ce sont donc 25 étudiants qui ont présenté leurs mascottes à la Fédération Française des Sports de Glace. C’est ainsi qu’une petite loutre – Loulou la loutre -, création de Nell Méjean, a remporté l’adhésion et s’est vue désignée représentante des Championnats du monde de patinage artistique. Portant fièrement à la fois les couleurs de la France et les valeurs du patinage, Loulou sera de toutes les communications sur la semaine que durera la compétition.

l’étudiante Nell Méjean revient sur ce projet

A l’instar de ses camarades, Nell Méjean s’est lancée dans ce challenge et a fait en sorte que sa proposition corresponde au mieux à la demande attendue. Sa démarche a été la bonne puisqu’elle a su conquérir les membres du jury de la Fédération Française des Sports de Glace. Nous lui avons demandé de revenir sur sa démarche créative et l’ensemble de ce projet.

Peux-tu revenir sur ton processus créatif et le travail que tu as mené ?

La première question qu’on pourrait se poser c’est : pourquoi j’ai choisi une loutre comme mascotte ? Il faut savoir que c’est un animal qui vit dans l’eau la plupart du temps ce qui m’a naturellement ramené à la glace. La demande été de créer une mascotte à la fois attachante et compétitrice et la loutre répondait parfaitement à ces critères. C’est un animal mignon avec de petites pattes, habile et rapide mais aussi un animal très joueur puisqu’il s’amuse avec ses proies avant de les attirer dans les profondeurs. De plus c’est un animal qui change des mascottes qu’on voit habituellement, comme le coq très représentatif de la France ou encore les animaux féroces comme les félins ou les ours. La loutre incarnait donc parfaitement les critères d’un vrai patineur artistique.

Loulou a beaucoup évolué, puisqu’au départ elle était toute bleue, une couleur qui ne relève pas du hasard puisqu’elle symbolise la glace et la France, ce que la mascotte doit incarner. C’est pour cette même raison que j’ai choisi de la représenter avec un béret, un foulard et une marinière. Car il ne faut pas oublier qu’il s’agit des championnats du monde de patinage artistique qui ont lieu en France. Loulou est fière de représenter son pays et il en saura d’autant plus facile de la distinguer pour les pays étrangers grâce à des accessoires typiquement français. J’ai aussi changé son regard puisqu’elle avait un regard plutôt taquin au départ alors j’ai rajouté une lueur dans ses yeux, une lueur d’espoir, l’espoir de gagner.

Si je devais résumer Loulou en une phrase : Loulou est une petite loutre mignonne et attachante mais un adversaire redoutable sur la glace fière de représenter son pays.

Il y a eu des échanges avec la fédération tout au long du processus de création, ce qui a facilité la compréhension de leur demande. Lorsqu’on a envoyé toutes les mascottes ils ont fait une pré-sélection, ils nous ont demandé de changer certains détails pour ensuite sélectionner celle qui serait choisie pour représenter les championnats du monde de patinage artistique à Montpellier.

Il y a eu une conférence de presse pour présenter Loulou. C’est une première pour toi, comment l’as-tu vécu ?

C’était quelque chose d’assez impressionnant pour moi. De passer du statut d’étudiante de l’ESMA à, comme ils me surnommaient là-bas, « la créatrice de la mascotte des championnats du monde de patinage artistique ». J’ai ressenti une certaine pression car c’était la première fois que j’assistais à une conférence de presse, mais j’ai été agréablement surprise, tout le monde était bienveillant ce qui m’a permis d’être détendue lors de ma prise de parole.

Ce qui m’a le plus marqué, c’est à la fin de la conférence de presse, lorsque plusieurs journalistes sont venus vers moi pour me poser des questions « qu’est ce que ça vous fait de savoir que votre mascotte va être vue à l’international ? » puis quelqu’un d’autre venait pour me prendre en photo, puis on me demandait mes coordonnées. J’étais sollicitée de partout, j’avais l’impression d’être dans un film. Et j’avoue que j’y ai pris goût.

Alors justement : ton travail, ta mascotte, va être exposée dans le monde entier. Que ressens-tu face à cela ? 

J’avoue que je n’ai pas réalisé tout de suite l’ampleur de la chose. Mais depuis la réunion presse, je réalise petit à petit que ma mascotte va être vue dans le monde entier. Je crois que je n’ai pas encore totalement ouvert les yeux mais que cela viendra lorsque je verrais Loulou patiner sur la glace. J’ai hâte !