Céline Régina

Retour sur tes années ESMA

Qu’est-ce qui t’a poussé à te diriger vers le monde du design d’espace ?

Le rapport à l’architecture et aux modes de vie de chacun dans son habitat m’a toujours fasciné. Au-delà du beau et de l’esthétique, ce qui me motive vraiment dans cet univers du design d’espace c’est de pouvoir offrir à chacun une amélioration de son cadre de vie, faire de chez soi un cocon. Je pense que l’architecture a été le moyen de me diriger vers une aventure humaine. L’humain est au centre de mon travail, l’architecture en est le résultat.

Pourquoi avoir choisi d’intégrer la formation BTS de l’ESMA ?

Le BTS de l’ESMA était pour moi une suite logique dans mon parcours scolaire, après un BAC littéraire option Arts Plastiques, je voulais vraiment aller vers une formation concrète qui allait me préparer au monde du travail.

Qu’est-ce que la formation t’a apporté ?

Cette formation m’a permis d’acquérir une vision d’ensemble sur la pratique du design, de perfectionner mes qualités artistiques en dessin et en histoire de l’art également. De comprendre comment mener à bien un projet.

Y avait-il une matière que tu appréciais en particulier ?

L’histoire de l’art et de l’architecture est pour moi une matière des plus intéressantes, elle permet de comprendre l’évolution du monde et des modes de vie. Elle permet également d’enrichir sa culture esthétique et conceptuelle.

A présent, les étudiants auront la possibilité de poursuivre le BTS avec un Mastère en architecture d’intérieur. Qu’en penses-tu ?

Le rôle de l’école est de nous préparer au monde du travail. Je pense que cette formation est réellement un atout supplémentaire pour les jeunes diplômés. La meilleure manière de mettre en pratique ses connaissances et surtout de pouvoir les perfectionner, c’est de les appliquer sur le terrain. Les 6 mois de stage proposés permettront cela et il est certain que les étudiants en ressortiront plus qualifiés.

Est-ce une formation que tu aurais aimé suivre quand tu étais étudiante ? Qu’est-ce que cela pourrait apporter aux étudiants ?

Après mon BTS Design d’Espace je ne me sentais pas encore assez en confiance pour rentrer dans le monde du travail, j’ai donc poursuivi mes études vers un DSAA en Architecture Intérieure et Environnement sur 2 ans. Je suis certaine que si cette formation avait existé à l’époque je l’aurais suivi les yeux fermés.

La connaissance des normes juridiques, l’étude approfondie des matériaux et des techniques, la communication verbale sont de nombreux atouts que cette formation apporte et qui sont indispensables pour mener à bien notre métier. Le Master en Design d’espace me paraît être une formation à grand potentiel professionnalisant.

En sortant de la formation, avais-tu une idée précise de ce que tu voulais faire ?

En sortant de la formation je savais ce que je ne voulais pas : travailler pour de grands ensembles. L’humain est au cœur de mon processus de travail, c’est naturellement que j’ai voulu me diriger vers une architecture de proximité.

Ton parcours professionnel

Une fois ton diplôme en poche, quel a été ton parcours pro ?

Une fois mon diplôme en poche en 2011 j’ai voulu voyager et voir ce qui se passait ailleurs, m’inspirer d’autres modes de vie. Je suis partie vivre 1 an à l’Île de la Réunion où j’ai voulu dans un premier temps renter au sein d’agences, mais après plusieurs rencontres et échanges avec des architectes et architectes d’intérieur de l’Île, j’ai crée ma propre entreprise. J’ai pu travailler en freelance pendant 1 an avec eux.

Puis de retour en métropole, dans ma région natale, j’ai commencé à parfaire mon propre réseau de clients : particuliers, professionnels, collectivités locales… avec lequel je travaille encore aujourd’hui.

Depuis 2019, en parallèle de mon activité d’architecte d’intérieur, j’ai repris en co-gestion l’entreprise familiale de maçonnerie. Cela offre aux clients la possibilité de pouvoir gérer de très près la partie gros-œuvre de mes projets, souvent considérée comme le lot le plus délicat.

Qu’est-ce qui te passionne dans ton métier ?

Je suis spécialisée dans la rénovation et la réhabilitation. Ce qui me passionne, c’est de partir d’un état des lieux et de le transformer en quelque chose de mieux, tout en gardant l’esprit du lieu et de l’accorder aux attentes du client.

Pourquoi avoir ouvert ta propre agence ?

J’ai crée mon agence en 2012 plutôt par la force des choses que par propre choix. Ma première intention était d’être salariée afin de perfectionner mes connaissances. Par conviction, je ne voulais pas intégrer une grosse agence et les petites agences ne proposaient pas de poste en interne mais elles m’ont proposé des contrats freelance. C’est pourquoi, tout naturellement, j’ai créé mon entreprise.

Y a-t-il des compétences, qualités demandées pour faire ce métier ?

La curiosité, la persévérance et la patience sont des qualités appréciées. Ce métier, au-delà d’être créatif, est régi par une multitude de normes et de réglementations techniques qu’il faut absolument connaître. Dans chaque projet nous engageons notre responsabilité, une veille technique me semble indispensable. C’est pourquoi je fais partie d’un syndicat professionnel patronal affilié à la fédération française du bâtiment : l’Union Nationale des Architectes d’Intérieur et Designer (UNAID).

Tu es aussi co-gérante de l’entreprise de maçonnerie familiale. Peux-tu nous en dire plus ?

Depuis toute petite je suis bercée par le monde du bâtiment et du chantier. Mon papa a créé son entreprise de maçonnerie générale en 1981. J’ai pu, à ses côtés, approfondir mes compétences techniques liées au métier de la construction et de la rénovation. C’est naturellement qu’en 2019, lorsqu’il a pris sa retraite, que j’ai décidé de reprendre les rennes de l’entreprise familiale de maçonnerie en cogérance.

Comment se passe la gestion entre les deux structures ?

Mes deux structures travaillent en collaboration sur certains projets mais sont complètement indépendantes. Les clients qui me consultent pour un projet d’architecture intérieur n’ont aucune obligation à travailler avec l’entreprise de maçonnerie. Cela permet simplement une facilité et une réactivité au sein du projet qui est très appréciée de mes clients.

Cela n’impacte en rien ma partie agence, si ce n’est que je travaille à 120% au lieu de 100%.

Avoir l’entreprise familiale déjà implantée dans la région depuis presque 40 ans m’a permis un joli tremplin pour démarrer mon activité.

Sur quels types de projets travailles-tu ?

Je travaille principalement sur des projets résidentiels de particuliers, réaménagement intérieur, extension et réhabilitation.

Tu es présente sur les réseaux sociaux. Est-ce important dans ton travail ?

Aujourd’hui avec l’ère du numérique et de la dématérialisation, il me semble impératif d’être présent sur les réseaux sociaux. Cependant, je trouve que le contact humain se perd de plus en plus. C’est pourquoi je fais aussi partie d’un réseau d’entrepreneurs qui permet la recommandation de confiance.

Y a-t-il une signature, une patte, Céline Régina ?

Je ne prétends pas avoir une signature, ce que je revendique dans mon travail c’est de rendre l’architecture accessible à tous. Mon identité se base sur une création infinie, inspirée par les envies de mes clients. Je mets à disposition mes compétences pour créer le projet idéal ! Liant évidement esthétique, fonctionnalité et savoir-faire.

Y a-t-il un projet dont tu es particulièrement fière et que tu aimerais partager avec nous ?

Mon tout premier projet en tant qu’architecte d’intérieur : une rénovation d’une suite parentale. Les clients m’ont fait confiance et aujourd’hui j’ai pu mener avec eux plus de 3 projets qui ont abouti à une rénovation complète de leur maison.

En conclusion

Des projets à venir ?

Une réhabilitation complète d’une maison de ville sur trois niveaux en plein cœur d’un secteur sauvegardé. Un travail qui sera mené en étroite collaboration avec un bureau d’études structure.

Un conseil à donner aux étudiants et futurs étudiants ?

La motivation et la persévérance ! Le métier d’architecte d’intérieur est souvent assimilé – à défaut – à celui du décorateur… outre la partie esthétique, notre métier va plus loin que cela. « L’architecte d’intérieur participe à l’acte de construire, exerce son art depuis l’élaboration et l’agencement des volumes d’un bâtiment jusqu’à la mise en scène des objets qui vont faire la qualité, la cohérence et le plaisir d’habiter un espace. » (UNAID)

Pour retrouver Céline Régina en ligne :

Site internet : a-cdesign.fr

Instagram : @agence.c.design

Facebook : Agence C. Design