Maureen CROW

Retour sur tes années ESMA

Qu’est-ce qui t’a poussé à te diriger vers le monde du graphisme ?

J’ai découvert le graphisme en MANAA, j’ai tout de suite accroché avec cette discipline que je ne connaissais pas avant. Les projets m’ont plu et j’ai adoré travailler dessus ! Continuer mes études en me spécialisant dans le graphisme était donc un peu une évidence.

Pourquoi avoir choisi d’intégrer le cursus ESMA (MANAA, BTS, Bachelor et Mastère) ?

J’ai découvert l’ESMA après y avoir fait mon stage de troisième pendant lequel j’ai passé une semaine dans différentes classes de MANAA. C’était une super expérience à laquelle j’ai repensé après le bac, je savais que je voulais commencer une formation artistique, la MANAA a permis de me faire découvrir plusieurs disciplines et c’est vers le graphisme que j’ai décidé de me tourner.

Qu’est-ce que la formation t’a apporté ?

Cette formation dans sa globalité m’a beaucoup apporté : des références et connaissances artistiques et une curiosité qui m’aident encore dans ma vie professionnelle. Une rigueur et une certaine organisation dans mon travail qui m’est également très bénéfique aujourd’hui. Explorer et maîtriser différentes techniques et outils, travailler mon imagination. Les profs m’ont aussi beaucoup apporté, ils ont toujours été de bon conseil quand j’en ai eu besoin, que ce soit pour des projets, des stages ou pour ma formation.

Tu as choisi de poursuivre sur une année supplémentaire en Mastère Design & Stratégie digitale. Pour quelles raisons ?

Après mon BTS, j’ai voulu poursuivre ma formation avec le Bachelor (ndlr : actuel Mastère Design & Stratégie Digitale), qui me permettait de compléter mes connaissances déjà acquises les années précédentes. La possibilité de travailler et créer son propre site et le stage de fin d’études ont aussi été des éléments décisifs.

Y avait-il une matière que tu appréciais en particulier ?

Les ateliers de créations (suivis de projets graphiques), et le webdesign/code avec M. Rémi Malaval).

Avais-tu une idée précise de ce que tu voulais faire en sortant de la formation ? A quoi voulais-tu te destiner ? Est-ce que la formation t’a ouvert de nouvelles possibilités sur le monde du travail ?

Pas du tout, je savais que je voulais faire quelque chose plus ou moins dans le graphisme et l’illustration mais sans savoir exactement si je voulais plutôt travailler en studio, agence, free-lance, pour une marque ou entreprise, etc.

Encore maintenant je n’ai pas d’idée précise de ce que je veux faire, mais le fait d’essayer différentes choses, d’être polyvalente et un peu « nomade » professionnellement me plaît bien.

Comment s’est passée ton immersion dans le monde professionnel à ta sortie de la formation ?

Très bien, le stage de fin d’études a bien aidé à cette immersion et à avoir une première longue expérience dans le monde du travail.

Ton parcours professionnel

Une fois ton diplôme en poche, quel a été ton parcours professionnel ?

Après mon Bachelor, je suis partie en stage pendant six mois où j’ai été assistante Directrice Artistique et Graphiste pour la marque de prêt-à-porter I.Code (groupe IKKS). Mes missions étaient très variées, je m’occupais de créer des supports prints (flyers, invitations, catalogues), web (contenu Instagram, bannières, pages web, vidéos), des goodies pour la marque (création de visuel, maquettes, relation avec le fournisseur et envoi en production) et j’assistais la directrice artistique sur les différents shootings.

Après ce stage, je suis restée cinq mois de plus en free-lance chez I.Code, puis en mars dernier j’ai changé de marque au sein du même groupe pour travailler pour IKKS Junior, toujours en free-lance, avec des missions plutôt exécutives (retouche photo, modification de visuels, création de pages web, goodies). J’essaye maintenant aussi de démarcher différents clients afin d’avoir des missions plus variées et plus
créatives.

Avant même de sortir de l’école, tu t’es lancée en freelance avec ta structure Youngblood. Peux-tu nous en parler ? Pourquoi avoir fait ce choix et ne pas avoir attendu la fin de tes études ?

A la fin de mon stage de DG1 (ndlr, anciennement BTS 1re année, actuel Bachelor 1re année), j’ai eu la possibilité de travailler sur un projet pour lequel il me fallait un statut professionnel, j’ai donc créé une micro-entreprise et commencé à travailler en free-lance en parallèle de mes études.

Peux-tu nous parler des missions / projets sur lesquels tu travailles dans le cadre de Youngblood ?

Mes missions et projets sont assez variés, on me contacte souvent pour de la création de logos/identités visuelles, du print (affiches, flyers, cartes de bars/restaurants), de l’illustration, et quelques projets web pour de la création de sites, vidéos ou contenu Instagram.

Pourquoi avoir fait le choix de Youngblood comme nom ?

Je crois avoir entendu ça dans une chanson il y a quelques années, j’aimais l’idée de « sang neuf » que cela représentait, qui fait partie de mon identité et de la fraîcheur/nouveauté que je veux transmettre avec mon travail.

Tu es plutôt pro-active dans tout ce qui concerne les arts : print, digital, photo, vidéo, dessin… Pourquoi autant de diversité ? Que recherches-tu à travers l’exploration de tous ces domaines ?

Je suis quelqu’un de curieux, j’aime expérimenter avec les différentes techniques/médiums, être polyvalente et ne pas me cantonner à une seule discipline. J’aime aussi décliner mes illustrations sur différents supports et avec différents médiums (Digital, peinture, broderie, tatouage). C’est une façon d’assouvir ma créativité.

As-tu une préférence ? (print, web, photo…) et si oui pourquoi ?

Pas vraiment, généralement je préfère travailler un peu tout en même temps pour ne pas me lasser.

Qu’est-ce qui te plaît dans le domaine des arts ? Cherches-tu à exprimer quelque chose ou à transmettre un message ?

Justement, j’aime le fait de pouvoir transmettre un message et des idées. Mes illustrations sont souvent liées au féminisme, au mouvement Body Positive, à la sexualité et tous les messages que cela peut englober. C’est important pour moi de parler de ces sujets qui me touchent et touchent également d’autres personnes.

Depuis 2018 tu collabores avec la célèbre marque IKKS, d’abord en tant que stagiaire puis comme graphiste freelance. Peux-tu nous en parler ? Souhaitais-tu travailler dans le monde de la mode ou est-ce une opportunité qui s’est présentée ?

C’est une opportunité qui s’est présentée un peu par hasard lorsque j’étais en recherche de stage. Alors que je cherchais plutôt dans le domaine du culturel, et un petit peu dans la mode, j’ai répondu à une annonce sur LinkedIn. Tout d’abord sans penser que ma candidature serait retenue, puis en voyant ça comme un exercice/première expérience d’entretien. Les missions proposées, la liberté créative et le fait d’être en autonomie dans une petite équipe m’ont convaincu à accepter ce stage.

Que fais-tu chez eux ?

Je collabore actuellement avec le pôle communication de la marque Junior lorsqu’il y a des besoins pour aider le directeur artistique et les graphistes en poste sur différentes missions (retouche photo, création de pages web, bannières, flyers, goodies).

Pourquoi avoir choisi de travailler en freelance ? En sortant d’études, ne craignais-tu pas le manque de reconnaissance, de confiance, de réseau ?

C’est la première option qui s’est présentée à moi et qui me permettait de continuer à travailler pour I.Code quelques jours par semaine, tout en ayant la possibilité de travailler sur d’autres projets à côté. Justement, c’est ce qui m’effraie un peu maintenant que je souhaite démarcher d’autres clients pour agrandir mon réseau et trouver de nouveaux projets, mais je vais tenter le coup et essayer de rester confiante.

Tu vis vers Nantes mais Youngblood est localisé à Montpellier. Navigues-tu entre les deux ?

En réalité je ne me suis jamais occupée de changer la localisation de ma micro-entreprise de façon officielle, mais je bouge souvent entre les deux villes, un des avantages d’être free-lance est justement de pouvoir travailler d’un peu n’importe où et pour des clients qui ne sont pas forcément situés au même endroit.

Qu’est-ce qui te passionne dans ton métier ?

Je dirais le fait que la créativité soit un domaine inépuisable, alors même si parfois l’inspiration et la motivation sont en retombée et qu’il m’arrive de vouloir tout quitter pour partir élever des chèvres et vivre en totale autarcie dans le Larzac, l’inspiration finit par revenir et la créativité aussi et puis l’évolution et le changement sont constants.

Y a-t-il une signature, une patte, Maureen Crow ?

Apparemment oui, d’après les personnes extérieures. Mais je ne le réalise pas vraiment, je ne réfléchis pas trop avant de faire les choses.

Ma professeure, Mme Virginie Torsiello, avait défini mon style comme étant « ancré dans son temps, contrasté, urbain, tatoué, graphique, féminin ». Je pense que cela représente bien mon travail !

Y a-t-il un projet dont tu es particulièrement fière et que tu aimerais partager avec nous ?

Je suis plutôt contente de mes projets personnels en illustration que l’on peut retrouver sur mon Instagram.

Pour conclure

Des projets à venir ?

Tout d’abord développer ma micro-entreprise en démarchant de nouveaux clients et en décrochant de nouveaux projets. Je recherche également des lieux où exposer mes toiles de peinture et autres projets perso à Nantes et je me lance dans le tatouage.

Comment te vois-tu dans quelques années ?

Alors là ! J’ai un peu du mal à me projeter dans l’avenir, je me dis juste « on verra bien » et j’espère que ça le fera (#AngoiséeDeLaVie).

Un conseil à donner aux étudiants et futurs étudiants ?

Ça va bien se passer ! Restez curieux, ne vous laissez pas décourager par ceux qui vous disent que vous n’y arriverez pas.

Et pour les futurs free-lance : n’oubliez pas vos déclarations URSAFF (ahahah).

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Site internet de Maureen Crow : youngblood-design.fr

Instagram : yngbld_

Behance : yngbld_

Maureen Crow expose plusieurs projets dans la boutique Lee Bethy à Montpellier, jusqu’au 26 octobre 2019.