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Mélanie Lagoutte

  • Promotion 2017
  • Formation Design Graphique Plurimédia
  • Travaille actuellement chez Freelance
  • poste Motion Designer & Art Director

Mélanie Lagoutte s’est inscrite à l’ESMA de Toulouse, en Mastère Motion Graphics Design en 2017. Elle fait partie de la première promotion de cette formation. Audacieuse et positive, cette motion designer freelance est une passionnée du mouvement, du cinéma et de la vidéo animée. Découvrez son portrait.

Retour sur tes années ESMA

Qu’est-ce qui t’a poussé à te diriger vers le monde du graphisme ?

J’ai été plongée assez tôt dans tout ce qui relève du design et de l’image, puisque j’ai passé un bac arts appliqués. Après cela, j’ai fait les beaux-arts et de fil en aiguille je suis rapidement venue au graphisme. Je ressentais le besoin d’avoir des choses concrètes, et pour moi le graphisme est un art qui allie la création et l’art, a des choses concrètes.

J’ai passé un Bac STI arts appliqués ce qui m’a plongé assez tôt dans tout ce qui relève du design et de l’image. J’ai ensuite fait mes études supérieures aux beaux-arts et de fil en aiguille je me suis rapidement tournée vers le graphisme. Après 4 ans d’études artistique je ressentais le besoin de retourner dans un domaine plus concret me permettant d’allier mes compétences artistiques et créatives. Le design graphique est donc venu naturellement.

C’est comme cela que j’ai été amenée à faire la communication graphique d’une école de danse et de théâtre. De là, j’ai suivi une formation en ligne pour obtenir une certification en graphisme, mais j’ai rapidement voulu évoluer vers le motion design car je désirais aller vers le mouvement. Le fixe m’ennuyait un peu. C’est là que j’ai trouvé la formation en Motion Graphics Design de l’ESMA.

J’ai cette passion du mouvement, du cinéma et de la vidéo animée.

Arrivée à Toulouse, j’ai commencé en tant que chargée de communication visuelle pour une école de danse. Ensuite, j’ai suivi une formation en ligne pour obtenir une certification en graphisme, mais j’ai rapidement commencé à tourner en rond. Je suis passionnée par l’image mais aussi par le mouvement et le cinéma, l’image fixe ne me suffisait plus. Je me suis donc tournée vers le motion design pour ajouter le mouvement à ma pratique. C’est là que j’ai trouvé la formation en Motion Graphics Design de l’ESMA.

Pourquoi avoir choisi d’intégrer le cursus Motion Graphics design ainsi que l’école ESMA ?

C’était vraiment pour donner sens à ce que je faisais. J’aimais l’aspect touche-à-tout du motion design, et puis j’adore la variété de domaines dans lesquels il peut s’appliquer. Dans ma carrière je fais aussi bien des génériques de film que des petites vidéos pour des particuliers ou des vidéos pour des œuvres de charité.

Cette pluridisciplinarité me plaît, et lorsque j’avais regardé le programme de la formation à l’ESMA, je m’étais dit « c’est parfait » ! Le fait d’apprendre une vraie technique tout en ayant de véritables cours de direction artistique, avec un process et des cours de storyboard… Honnêtement c’est riche et c’est ce qui donne de l’ampleur à mon travail.

Qu’est-ce que la formation t’a apporté ?

Au-delà des compétences que j’ai acquises, ce que je retiendrais toujours c’est la méthodologie de travail. Rien que pour cela, je suis hyper contente d’avoir suivi cette formation ! Cette méthodologie fait vraiment la différence dans le milieu.

En Angleterre, il y a énormément de motion designers autodidactes et rapidement je me suis rendue compte que par rapport à eux, j’avais l’avantage d’avoir une méthodologie technique ET créative. Quels que soit nos projets, à l’ESMA, on arrivait toujours à relier la méthodologie technique à la méthodologie créative. Je trouve que c’est très formateur et c’est ce que je retiens le plus de cette formation. Tout au long de l’année j’ai appris un vrai process de création, avec une corrélation entre art et technique qui est, selon moi, essentielle à comprendre. Je croise beaucoup d’autodidactes qui sont souvent soit l’un soit l’autre, mais rarement les deux.

Y avait-il une matière que tu appréciais en particulier ?

Tout ce qui était créa, et notamment les cours de direction artistique, avec Edouard Marpeau.

Est-ce qu’avoir fait la formation à l’esma t’a aidé à trouver un emploi après l’obtention de ton diplôme ?

Alors, oui et non.

Non parce qu’en Angleterre les gens ne connaissent pas l’école, donc dire que j’avais fait l’ESMA ne m’avantageait pas plus qu’un autre.

Mais oui car je pense que tout ce que j’y ai appris et le portfolio que j’en ai sorti m’ont aidé à trouver des contrats. Les projets produits à l’école m’ont permis de décrocher mes premiers contrats car c’est ce qui constituait mon portfolio et, au début, c’est-ce que j’envoyais aux entreprises que je démarchais.

avais-tu une idée précise de ce que tu voulais faire en sortant de la formation ? à quoi voulais-tu te destiner ?

Je savais que je voulais me mettre en freelance, c’est donc ce que j’ai fait, dès mon arrivée à Londres.

Je voulais absolument travailler en studio de post-production pour faire des génériques de films et de séries, je suis vraiment partie avec cet objectif-là en tête, en arrivant à Londres. Cette envie m’est venue lorsque l’on a évoqué les génériques de film aux beaux-arts, c’était la première fois que j’entendais parler du motion design. Du coup, je me souviens que lorsqu’on en a réalisé un à l’ESMA je m’étais dit « c’est pour ça que je fais du motion design ! »

J’aime le côté très créatif et la liberté d’expression que permet les génériques. Il y a une réflexion derrière qui est hyper intéressante, car il faut donner l’identité du film au spectateur, lui montrer ce qu’il va y trouver, mais sans en dire trop. C’est subtil, je trouve ça génial et passionnant.

Comment s’est passée ton immersion dans le monde professionnel à ta sortie de la formation ?

Dès que j’ai terminé l’ESMA, je suis partie vivre à Londres. C’était un saut dans le vide, mais en feuilletant les annonces j’ai vite compris qu’il y avait beaucoup d’opportunités. J’aime voyager et j’avais envie d’expérimenter la vie dans un autre pays. Je ne regrette pas mon choix car en Angleterre l’évolution professionnelle est très rapide.

Mon premier entretien à Londres était pour un studio de production vidéo qui recherchait quelqu’un pour une mission de deux mois. Cela m’allait très bien. À cette époque, mon anglais était vraiment mauvais et, à ma grande surprise, ils m’ont pris quand-même. Mon travail a parlé pour moi et mon approche du motion design les avait marqué. Ce premier contrat a vraiment été dur pour moi, du fait de mon faible niveau en anglais, mais avec le recul, je me dis que ce n’est pas plus mal que je sois passée par là car c’est ce qui m’a permis d’être opérationnelle pour la suite. En fait ce premier contrat a été essentiel car il m’a endurcie et m’a permis d’être à niveau en anglais pour le deuxième projet qui me tenait beaucoup à cœur puisque c’était pour un générique de film. J’ai vraiment cette capacité à apprendre sur le tas. J’ai besoin d’aller me confronter à la réalité pour me bousculer et assimiler les choses.

Après ce premier contrat trouvé sur un site de recrutement, mon immersion dans le monde professionnel a été hyper rapide, j’ai envoyé une centaine de mails proposant mon aide, avec mon portfolio, à des studios qui me plaisaient, puis je les ai relancés jusqu’à ce que l’un d’eux m’appelle pour une mission.

Au-delà de la qualité du portfolio, je pense que c’est aussi une question de timing et de motivation. Il ne faut pas hésiter à envoyer des mails avec portfolio en masse, l’idée est de se créer une opportunité de travail en arrivant à un moment où ils ont trop de boulot et qu’ils ont besoin d’aide supplémentaire et donc… un freelance ! C’est ce qui s’est passé pour moi, je suis arrivée pile pendant la production d’un générique et ils étaient débordés. J’ai sauté à fond dedans et c’était trop bien. Je suis donc arrivé chez Momoco où j’ai pu travailler sur le générique de la série Narcos Mexico. Au début, j’avais forcément des petites tâches, mais c’était mes premiers pas dans ce milieu donc j’étais super heureuse. Et ensuite ça peut aller très vite, si tu es bosseur et que tu te donnes à fond.

Cette expérience chez Momoco m’a beaucoup aidé, le milieu est petit et c’est un studio assez connu à Londres, j’ai donc été recommandé dans un autre studio pour qui j’ai travaillé juste après et ainsi de suite… J’ai travaillé deux ans et demi comme cela, sans trop avoir besoin de faire de relances. Je travaillais souvent pour les même studios qui m’appelaient pour un nouveau projet, lorsque j’en finissais un, l’autre me demandait. Au bout d’un moment, le rythme est redescendu, mais c’est le principe du freelance, il y a toujours des périodes un peu plus creuses. J’ai donc commencé à relancer dans d’autres domaines car je me suis dit que c’était l’occasion de découvrir d’autres choses. Ça m’a permis de bosser pour des marques de luxe comme Maison Violet, Yves Saint-Laurent et Lancôme dernièrement.

En 4 ans, je suis installée et je n’ai pas ressenti de grosses difficultés au démarrage de mon activité. Ça a fructifié de suite. J’ai peut-être eu de la chance mais je pense que c’est aussi en partie grâce à l’esprit anglo-saxon qui est différent. Si tu es compétent et motivé tu es très vite récompensé. Ils attribuent les tâches et projets d’abord en fonction de tes compétences / qualités et non en fonction de ton expérience. Ils accordent aussi rapidement leur confiance ce qui, d’un côté, permet d’évoluer très vite mais, d’un autre côté, peut mettre la pression car il faut toujours être au niveau par rapport à ce qu’ils te demandent. Donc situ es motivé et bon dans ce que tu fais, ça peut aller très vite. Autour de moi, beaucoup sont leads ou seniors et gèrent une équipe après seulement 3-4 ans d’expérience.

Ton parcours professionnel

Tu es à ton compte comme freelance. Pourquoi avoir fait ce choix ? en sortant d’études, ne craignais-tu pas le manque de reconnaissance, de confiance ou de réseau ?

Ça va avec ma personnalité. Dès mes 17 ans j’ai commencé à travailler donc j’ai rapidement eu conscience de ce qu’était le fait d’être salarié, de bosser dans une équipe. Et j’ai toujours eu cette ambition en moi de vouloir monter mon entreprise, d’être mon propre patron.

J’aime cette idée de gérer mon temps, mes clients, de dire non à un projet s’il ne me correspond pas vraiment. Aujourd’hui j’ai développé mon profil afin de pouvoir choisir mes projets, car c’est là où je suis la meilleure. Je n’accepte pas un projet si je ne le sens pas.

Je pense qu’il est important de désacraliser le freelance, car il y en a beaucoup qui en ont peur mais en fait c’est juste une autre manière de procéder. Une fois que tu as compris le process, la méthodologie du freelance, ça peut être tout aussi simple qu’être employé. Le plus important c’est de comprendre ce qui te convient, ce qui répond à tes besoins et à qui tu es.

J’avais déjà une expérience professionnelle avant l’école, je n’ai pas fait le schéma post bac, donc je suis partie assez confiante. Mais de toute façon, ce ne sont pas vraiment des choses qui me font peur dans le sens où je me dis toujours que je retomberais forcément sur mes pattes à un moment donné. Je n’ai pas peur de prendre des risques, je place ma confiance dans le fait qu’un jour ou l’autre mes efforts paieront. Partant de là, il n’y a aucune raison que ça ne fonctionne pas tant que je me donne à fond… et qu’au pire, si ça ne marche pas, je trouverai une solutions de ‘secours’.

Il ne faut pas avoir peur, au début, de tomber sur des boulots que tu n’as pas trop envie de faire. Il faut être patient et accepter que, sur les premiers contrats, tu ne vas pas forcément faire des choses qui te font rêver. Mais c’est le point de départ, ce sont les fondations nécessaire pour la suite et une fois que la machine est en route on ne l’arrête plus. Personnellement cela m’a pris deux semaines pour trouver ma première mission et deux mois pour commencer à travailler là où j’avais vraiment envie d’être. Après il n’y a pas de secret, c’est beaucoup de travail et de réflexion pour ne jamais perdre son objectif de vu.

Que ce soit le réseau, la confiance où la reconnaissance, tout se construit avec le temps et l’expérience.

De mon point de vu, si les choses sont faites dans l’ordre et de manière réfléchie, il y a très peu de chance que cela ne fonctionne pas. L’idée est de s’assurer d’avoir des fondations solides avant de vouloir monter au sommet de l’édifice.

Quels avantages trouves-tu au fait d’être basée sur Londres, pour ta pratique professionnelle ?

Les opportunités que je n’aurais pas eues ailleurs. Le fait qu’il y ait beaucoup de studios de post-production à Londres m’a permis de travailler rapidement sur des génériques de films. Ce que j’adore aussi c’est cette ouverture d’esprit qui fait que même si tu débutes dans le métier, on va te laisser t’exprimer et t’écouter. Ils prennent en compte tes capacités et tes envies personnelles en plus de tes compétences professionnelles. C’est un fonctionnement qui m’intéresse beaucoup et me correspond. Je ne pense pas que j’aurai pu atteindre le statut que j’ai aujourd’hui après seulement 4 ans d’expérience en France.

De plus, le motion design, bien que cela commence à évoluer, est bien plus en place en Angleterre qu’en France, ce qui est un avantage significatif. Le motion design fait partie intégrante de tout studio, le marché est très ouvert et regorge de domaines d’application.

Qu’est-ce qui te passionne dans le métier de Motion Designer ?

J’aime vraiment la pré-production, créer les storyboards, aller chercher des idées. J’aime décortiquer un brief que l’on me donne pour comprendre ce dont ils ont besoin et donner la créa la plus en accord avec le besoin. Il y a toujours des recherches à faire à côté qui sont toujours sympas pour comprendre l’ADN de la boite ou pour comprendre pourquoi ils veulent faire cette vidéo, quelle identité il va leur falloir en plus de la leur, quel type d’animation il faut utiliser pour envoyer le bon message. Toutes ces problématiques rendent mon boulot intéressant et c’est ce que j’aime.

Là où je me fais le plus plaisir c’est quand on me fait confiance et qu’on me laisse réaliser le projet de A à Z. C’est aussi plus inspirant pour moi parce que je sais que je vais pouvoir gérer mon idée du brief à la réalisation comme je l’entends je peux donc développer mon idée entièrement sans me sentir frustrée de faire que l’animation ou que le storyboard…

Dans ton travail, y a-t-il une signature, une patte « Mélanie» ?

Beaucoup me disent que oui, mais c’est toujours difficile de dire « oui, j’ai ma patte ». Mais c’est vrai que, ce qui revient tout le temps, c’est la texture. J’adore texturiser mes projets, qu’il y ait une matière, une émotion. Je pense que c’est quelque chose qui caractérise mes boulots. Et puis, peut-être aussi, ce côté traditionnel, dans le sens où je ne vais pas hésiter à utiliser des encres, à tout faire à la main, pour après scanner et retravailler. On vient souvent me voir pour ça, pour ce côté fait-main, texturisé.

Y a-t-il un projet dont tu es particulièrement fière et que tu aimerais partager avec nous ?

Save the arches ! C’est celui qui revient le plus, c’était un projet associatif pour défendre une cause. C’est celui qui m’a apporté le plus de reconnaissance dans mon métier et même s’il a déjà deux ans, je l’aime toujours autant. Encore aujourd’hui, il arrive souvent qu’on me demande de réaliser une vidéo dans ce style. Ce projet c’est du 100 % moi.

Quand on m’a parlé du projet, je l’ai fait de bon cœur car la cause me plaisait. Du coup j’ai fait bien plus que ce qu’ils avaient demandé, mais parce que j’avais vraiment envie d’envoyer ce que je ressentais vis-à-vis de cette cause. Et même si c’est une petite cause, c’était important, je trouvais ça chouette. Je pense aussi que cette vidéo touche les gens, et c’est un peu pour cela que je fais de la vidéo. Quand je réussis à toucher les gens avec ce que je fais, j’ai tout gagné. Ça donne sens à ce que je fais.

En conclusion

Des projets à venir ?

En septembre, je vais sûrement m’associer avec un ancien étudiant de l’ESMA avec qui j’étais en Mastère Motion Graphics Design, Nicolas Deboos. Il est plus orienté sur l’animation et moi plus sur la direction artistique, on a souvent les mêmes clients, on a l’habitude de travailler ensemble et on se complète bien. On a donc décidé d’associer nos forces.

Comment te vois-tu dans quelques années ?

Ce projet va pas mal déterminer l’avenir, mais j’ai également une autre activité que je suis en train de développer à côté, qui n’a rien à voir avec le motion design. Pour le moment, la façon de gérer les deux activités est encore un peu floue, mais je sais que je n’ai pas envie de faire un choix entre les deux. Dans mon idéal, j’adorerais avoir cet équilibre entre mon boulot de motion designer et cette autre activité. J’aime avoir plusieurs activités en même temps, ça fait partie de moi.

Un conseil à donner aux étudiants et futurs étudiants de Motion Design ?

Il faut croire en ses projets, il ne faut pas sous-estimer ses idées et ses ambitions, même si autour de nous on nous dit que nos envies sont difficilement réalisables. Tu es le seul maître du jeu, c’est toi qui définis les règles et ses limites.

Le plus important pour moi est d’être en accord avec soi-même et de faire tes choix en fonction de tes besoins et envies et non en fonction des autres ou du monde qui t’entoure. Et si au bout du compte tu t’aperçois que tu t’es trompé de route, ce n’est pas grave! Tu t’arrêtes, réfléchis et repart sur la bonne voix.

Il n’y a rien de mal dans le fait de recommencer, d’échouer ou de se tromper (à tous les niveaux) bien au contraire cela permet d’apprendre, comprendre et évoluer pour définir et redéfinir à l’infini ton parcours de vie en fonction de ton évolution. Si un projet ne fonctionne pas et bien il y en aura d’autres. Il ne faut pas avoir peur de l’échec car ce n’en n’est jamais vraiment un.


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