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Sébastien Jermer

  • Promotion 2010
  • Formation Design Graphique Plurimédia
  • Travaille actuellement chez Agence CDO
  • poste Directeur artistique

De la France métropolitaine à la Nouvelle-Calédonie en passant par la création d'une marque de vêtement, Sébastien Jermer, ancien étudiant de Design Graphique a eu un parcours riche et varié. Découvrez son portrait.

Retour sur tes années ESMA

Qu’est-ce qui t’a poussé à te diriger vers le monde du graphisme et pourquoi avoir choisi la formation de l’ESMA ?

J’ai toujours dessiné mais en 2006 j’ai découvert un outil génial : Photoshop. C’était dingue, je me suis mis à faire des montages pour créer des t-shirts et illustrer mon blog. Au fil des mois, cela a pris tellement de place dans ma vie que j’ai décidé d’arrêter mes études de commerce pour m’orienter dans le graphisme.

J’ai choisi l’ESMA pour deux raisons, j’avais de très bons échos de cette école et elle avait une belle communication. C’était important pour moi car cela me permettait de me projeter.

Qu’est-ce que la formation t’a apporté ?

Beaucoup de choses ! La curiosité, la technique, l’ouverture d’esprit, la culture artistique… On y arrive brut et on en ressort avec un profil créatif affiné, c’est de cette manière que je l’ai vécu.

Y avait-il une matière que tu appréciais en particulier ?

J’adorais toutes les matières artistiques mais particulièrement leurs complémentarités et les liens qu’elles faisaient à travers les projets demandés.

Comment s’est passée ton immersion professionnelle après ta sortie de l’ESMA ? Savais-tu ce que tu voulais faire ?

Une fois le diplôme en poche, j’ai passé de nombreux entretiens mais le constat était toujours le même, mon book plaisait mais le fait d’être fraîchement diplômé effrayait. Je savais que je voulais travailler en agence mais au départ, pour être honnête, trouver un poste s’annonçait compliqué.

Ton parcours professionnel

Quel a été ton parcours en sortant de l’ESMA ?

Quelques mois après être sorti de l’ESMA, j’ai été embauché comme graphiste chez Com-Océan, près d’Avignon, où je faisais du branding et du packaging pour des vins et spiritueux.

Ensuite, je suis parti vivre 5 ans en Nouvelle-Calédonie, à Nouméa, où j’ai intégré l’agence Coup d’Ouest, d’abord comme graphiste puis en tant que DA.

En 2017, je suis rentré en métropole, à Bordeaux, et j’ai continué l’aventure avec Coup d’Ouest qui a créé une succursale sous le nom de « Agence CDO ».

Tu es parti plusieurs années vivre en Nouvelle-Calédonie. Peux-tu nous raconter cette expérience ? Était-ce un choix ou une opportunité ? Y a-t-il des différences de travail entre la métropole et là-bas ?

Je suis parti avec un pote de promo de l’ESMA (dédicace à Grégoire). On bossait tous les deux chez Coup d’Ouest et on vivait dans la même coloc, c’était une belle période !

Au début, c’était un choix, je partais juste pour un an mais ce voyage c’est transformé en opportunité professionnelle donc j’y suis resté plusieurs années. En plus, la vie là-bas me plaisait, elle est plus douce, moins stressante et la nature est omniprésente dans tout ce qu’on fait.

En ce qui concerne le travail, il n’y a pas de différence avec la métropole si ce n’est que les gros clients sont plus facilement accessibles. Grâce à cela, j’ai eu la chance de pouvoir travailler pour Mercedes, Oreo, Panzani, Citroen, Quick, Subaru… et de réaliser notamment des montages pour des campagnes publicitaires. C’était très stimulant d’autant plus que j’avais beaucoup de visibilité sur mon travail étant donné la petite taille du territoire.

quick subaru

Depuis 4 ans, à ton retour en métropole, tu as rejoint une agence en tant que directeur artistique à Bordeaux. Peux-tu nous en parler ? Ton poste, tes missions, les projets, les profils de tes clients…

Au moment ou j’allais rentrer en métropole, Coup d’Ouest envisageait de créer une succursale à Bordeaux (Agence CDO) et m’a proposé de faire partie du projet. Mon poste est le même mais la configuration a changé car à Nouméa l’agence est établie et reconnue, à Bordeaux, il a fallu repartir de zéro et s’adapter, d’autant plus que le Covid est arrivé pas longtemps après. Côté client, je travaille pour des petites comme des grosses entreprises et j’alterne entre projets métropolitains et projets calédoniens. Mes missions varient beaucoup : identité visuelle, campagnes pub, édition, packaging mais surtout du web car la demande est forte.

florame

Comment abordes-tu les projets qui te sont confiés ?

Dans un premier temps je m’imprègne du client, j’essaie de bien comprendre son domaine d’activité et sa problématique pour y répondre. Ensuite, je prends des notes en vrac et je fais quelques croquis sur papier avant de passer à l’ordi. Pour la créa, j’aime bien aller chercher l’inspiration en dehors du secteur d’activité de mon client, cela me permet de lui proposer une image qui le démarque de ses concurrents.

As-tu noté une évolution dans le design graphique pendant cette décennie d’exercice de la profession ?

Globalement, je trouve que le niveau est de plus en plus haut tout en étant de plus en plus épuré. L’évolution du web et des applis a beaucoup influencé le design et certains logiciels comme Sketch, XD ou Procreate, ont largement contribués à changer notre manière de créer.

Y a-t-il une signature, une patte Sébastien Jermer ?

En agence c’est compliqué car je dois m’adapter à l’univers de chaque client. Pendant mon temps libre, je peins régulièrement des formes abstraites qui peuvent peut-être s’apparenter à une signature.

Instagram : @__jrmr__

peinture

Y a-t-il un projet dont tu es particulièrement fier et que tu souhaiterais nous présenter ?

Une campagne internationale pour Nouvelle-Calédonie Tourisme. Son objectif était de dynamiser le tourisme en Nouvelle-Calédonie avec pour cible plusieurs pays (France, Suisse, Allemagne, Italie, Japon, États-Unis, Nouvelle-Zélande, Australie). Ce projet a été diffusé dans le monde entier sur de nombreux supports : affichage, presse, habillage de bus et tramway, vidéo, web…

C’était le premier projet de cette envergure que je faisais et le sujet me touchait particulièrement car j’avais à cœur de promouvoir l’île ou je vivais. Cela m’a beaucoup marqué.

Site internet : sebastienjermer.com

nctps

La Belle Collab

Tu as lancé le projet « La Belle Collab », peux-tu nous présenter le projet et sa genèse ?

La Belle Collab est un site qui propose des t-shirts en séries limitées, créés par des artistes avec leurs œuvres d’art.

Le projet est né au fil des différents confinements et par conséquent la fermeture des espaces dédiés à la culture. Ce manque d’accès à l’art m’a donné envie de trouver un moyen de le montrer autrement, de le décrocher des murs, pour le rendre visible dans notre quotidien.

Le support t-shirt était pour moi une évidence, il est mobile, intemporel et tout le monde le porte. En plus, j’ai beaucoup d’affinité avec le textile, puisque comme je le disais plus haut, j’ai démarré le graphisme par ce biais.

Pourquoi avoir lancé ce projet ? Et quel en est l’objectif ?

Ce projet a été lancé afin de promouvoir la créativité et le travail d’artistes prometteurs. L’objectif est de proposer un produit rare et original, à l’image du monde de l’art.

Es-tu seul dans le projet ou êtes-vous plusieurs à le mener ?

J’ai monté le projet de La Belle Collab seul mais j’ai un ami, Renaud, qui s’est occupé du développement du site et qui veille encore aujourd’hui à son bon fonctionnement. Il m’est d’un grand soutien dans cette aventure.

Comment sélectionnes-tu les artistes pour ton projet ?

Je les cherche sur les réseaux sociaux, principalement sur Instagram et j’ai aussi des demandes par mail que je classe pour faire des sélections. Il y a également des artistes que je connais déjà, comme Siko, un ancien de l’ESMA et de ma promo. J’aime beaucoup son travail, je lui ai donc proposé de faire une collab.

Comment collaborez-vous lors du choix des tee-shirts ?

L’artiste a deux possibilités, soit il décide de créer une ou plusieurs œuvres spécialement pour La Belle Collab, soit nous sélectionnons ensemble des travaux déjà existants dans son book.

Il m’arrive de refuser certains visuels qui ne se vendront pas, par exemple quand ils sont trop contemporains, ou bien pour des raisons techniques d’impression. On valide les œuvres ensemble mais l’artiste a quand même le dernier mot, c’est important car c’est son travail après tout. Une fois les visuels validés, l’artiste choisit le prix et le nombre d’exemplaires en fonction de mes barèmes.

Pourquoi « rendre l’art accessible à tous » ?

Je voulais que l’art puisse intéresser le plus de personnes possible et pas juste un public averti. C’était donc important que le support et les prix correspondent au plus grand nombre.

Proposer une mode artistique qui rime avec éthique était-il important ?

Oui clairement, aujourd’hui on ne peut plus faire autrement. Les t-shirts sont imprimés en France avec des encres à l’eau éco-certifiées sur du textile 100% coton bio. Le fait que l’impression se fasse dans l’hexagone limite également le transport de marchandises et favorise l’artisanat local. Même les emballages d’expédition sont en papier recyclable.

La mode est un milieu féroce et concurrentiel, comment vois-tu l’avenir de la belle collab ?

C’est difficile à dire. Je suis optimiste car il y a une vraie demande dans la niche que j’ai choisie mais la réalité c’est que beaucoup de marques disparaissent rapidement, faute de pouvoir s’aligner dans un marché où les prix sont toujours plus bas.

Souhaites-tu en vivre pleinement et te dédier qu’à ce projet ?

Pour le moment je gère cette activité sur mon temps libre mais je dois avouer que j’y prends beaucoup de plaisir. À voir dans le temps si le projet se développe.

à ce jour vous proposez 7 artistes, quels sont les projets à venir ?

Le but est de proposer régulièrement de nouveaux artistes et de nouveaux t-shirts. Je suis en train de préparer de nouvelles collabs pour les mois à venir et je réfléchis à proposer de nouveaux produits.

Site internet : labellecollab.fr

Instagram : @labellecollab

labellecollab

Conclusion

Des projets à venir ?

Je suis papa depuis cette année, c’est déjà un beau projet.

Une envie de repartir dans les îles ?

Pas tout de suite mais pourquoi pas dans quelques années.

Un conseil à donner à nos étudiants et futurs étudiants ?

De s’éclater, c’est tout.


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