Thomas Fabresse

Entre différents projets, l’infographiste designer a pris le temps de nous raconter l’évolution de son parcours professionnel.

ESMA : Quel âge as-tu et d’où viens-tu ?

Thomas Fabresse : J’ai 28 ans et je viens du sud de la France, de Béziers exactement. J’ai déménagé à Montpellier pour entrer à l’ESMA, en 2009, puis j’ai choisi de revenir m’établir à Béziers, à mes sources, afin de développer et mener à bien des projets qui me tiennent à cœur et qui participent à l’essor de l’économie biterroise.

ESMA : Qu’as-tu fait à l’ESMA ?

T.F : J’ai commencé par une année de Mise A Niveau en Arts Appliqués pour enchaîner sur un BTS Design d’Espace. Je suis issu de la promotion 2012.

ESMA : Quel a été ton parcours à la sortie de l’école ?

T.F : A la sortie de l’école, j’ai fait une année d’école d’architecture pour me spécialiser en infographie et construction.
A la rentrée 2013,  j’ai créé la société Element Graphic avec un camarade de classe et ami, également issu de l’ESMA, Jean-Baptiste Lafon. A l’époque, l’entreprise ne proposait que des images de synthèse pour les architectes, les promoteurs et les particuliers. Mais de fil en aiguille, nous avons réussi à monter des projets de plus en plus conséquents : aménagements intérieur, décoration, mobilier, et nous avons réussi à y apposer notre patte.

ESMA : Quelles sont les difficultés rencontrées ?

T.F : Ce qui a été compliqué à la sortie de l’école c’est d’entrer dans le monde du travail avec la création d’entreprise et toutes les démarches administratives que cela implique.
Heureusement, nous avons toujours été bien entourés. Aussi, les stages réalisés durant nos années d’études nous ont permis de trouver nos premiers boulots avec nos premiers contrats signés ! C’est quelque chose qui fait vraiment du bien, de voir que des professionnels qui nous ont suivis durant notre cursus, nous font confiance pour nous confier des projets d’envergure à la sortie de l’école.

Après 4 ans à travailler en duo, Jean-Baptiste a pris un autre chemin, dans le domaine du tatouage, nous avons donc choisi de nous séparer. Aujourd’hui, je suis seul à travailler sur la société Elément Graphic. C’est un nouveau rythme à prendre, des responsabilités à assumer seul, mais c’est également un nouveau départ pour moi, donc quelque chose qui est finalement très dynamisant et valorisant.

ESMA : Quels sont les projets dont tu es le plus fier ?

T.F : Avec Elément Graphic j’ai eu la chance de travailler sur 2 projets conséquents : l’hôtel In Situ et le Café Hôtel XIX.

L’In Situ :
C’est un hôtel résolument contemporain. J’ai eu l’opportunité de dessiner et de créer la banque d’accueil de l’hôtel, qui en est la pièce maîtresse. Ce meuble m’a demandé énormément de réflexion et de temps de travail. Entre l’émergence de l’idée, puis sa concrétisation sur le logiciel Cinema 4D et sur Illustrator, et enfin réaliser le dossier technique à faire passer à l’usine de création à Le Chambon sur Lignon, ce sont plusieurs semaines de travail qu’il a fallu compter !
Mais ce n’est pas le seul meuble que j’ai eu la chance de dessiner… En effet, avec la complicité des propriétaires de l’hôtel, j’ai dessiné tout le mobilier des chambres : têtes de lit rétro-éclairées, bureaux, tables de chevet et repose valise, entre autres mobiliers que l’on peut retrouver dans tout l’hôtel.
Cet hôtel a une vocation particulière : proposer son écrin pour accueillir des artistes contemporains. J’ai la chance de partager mon travail de designer avec des artistes de renom, comme Hervé Di Rosa, M I S T, Eric Liot, Jean Denant ou encore Bernard Pras, qui ont réalisé des œuvres en osmose avec l’hôtel.

Le Café Hôtel XIX :
Ce sont les mêmes propriétaires que l’In Situ qui ont souhaité continuer à travailler avec Elément Graphic. Leur choix a été de prendre le contre-pied du 1er hôtel que ce soit au niveau de l’esthétique que de l’ambiance. Ce second hôtel se veut beaucoup plus frais, sucré, cosy, inspiré d’un salon de thé haut de gamme.
A l’instar de l’In Situ, j’ai réalisé la banque d’accueil, mais également le comptoir de bar du café hôtel. Les mélanges de blanc et de laiton en font ressortir le côté rétro du lieu. Idem, j’ai fait toute la création du mobilier : têtes de lit, table de chevet, bureau qui s’accordent parfaitement avec l’esprit poudré et cocooning de l’hôtel.

Pour ces deux projets, un nombre incalculable d’images de synthèse ont été réalisées pour faire les tests couleurs, tissus, volumes et lumières. C’est en particulier Sketchup qui a été utilisé pour la modélisation et le rendu de mobilier. De plus, c’est un logiciel qui se développe chaque année alors on peut vraiment s’amuser dessus. Cinéma 4D et Photoshop sont aussi des logiciels que j’utilise énormément dans tous mes projets. Ce sont des bases indispensables que l’ESMA m’a apporté.

ESMA : Tes projets professionnels à venir

T.F : Mon objectif est de continuer dans l’aménagement intérieur. Néanmoins, mes ambitions ont grandi et je suis en train de développer une nouvelle société, « Attrait », en association avec l’agence Creativo. A l’inverse d’Elément Graphic qui réalise du mobilier unique, à la demande du client, Attrait aura pour but de créer du mobilier en série. Je me suis déjà lancé dans des prototypes de tables basses, de patères, de vide poche et de petits mobiliers principalement en métal.

ESMA : Qu’est-ce que l’école t’a apporté ?

T.F : Du lycée à l’ESMA cela a été un grand bon ! Cela n’a rien à voir en termes de travail. L’ESMA m’a apporté une grande culture artistique, de nombreuses références qui me servent tous les jours.
L’école m’a également donné un nouveau rythme de travail. Conséquent, certes, mais qui m’a permis de me préparer au monde professionnel et à la charge de travail qui peut m’amener à travailler de nombreuses heures d’affilées, voire à passer des nuits blanches.

ESMA : As-tu un message à faire passer aux étudiants ?

T.F : S’intéresser au monde de l’entreprise.
Oser faire des projets qui sortent de l’ordinaire mais en gardant les notions de réalité, notamment des notions de prix. Oser se déplacer, aller sur un chantier, poser des questions, être curieux. Mais également, garder l’esprit ouvert, élargir sa vision et sa culture pour répondre au mieux à une demande.

N’hésitez pas à suivre les différents projets de Thomas Fabresse sur la page Facebook d’Elément Graphic ainsi que sur le compte Instagram d’Elément Graphic.

Crédits photos : Guilhem Chabbert / Creativo