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Yohan Colombié-Vivès

  • Promotion 2015
  • Travaille actuellement chez Freelance
  • poste Illustrateur - Graphiste

Après avoir exercé dans un cabinet d’architecture, le Gersois Yohan Colombié-Vivés est revenu à ses premières amours, en l’occurrence le dessin en intégrant l’IPESAA à Montpellier*. Désormais, auteur-illustrateur, enseignant, il conjugue sa passion au pluriel avec un bel appétit !

*ndlr : l’école IPESAA, et sa section Illustration Concept Art, intègre l’ESMA à partir de la rentrée de septembre 2023.

Retour sur tes études

TU AS EU UN PREMIER PARCOURS PROFESSIONNEL, PEUX-TU NOUS EN PARLER ?

Comme beaucoup à la base, j’ai toujours aimé dessiner. Je me suis lancé vers le dessin technique et notamment l’architecture. J’aimais tout ce qui était bâtiment et construction. Après un bac pro, j’ai passé un brevet technique en habitat et architecture puis j’ai étudié la gestion de travaux à Bordeaux. J’ai travaillé en cabinet d’architecture. Je me suis rendu compte qu’on était assez contraint au niveau de la créativité en fonction du cahier des charges et du budget. Après quatre années, j’avais envie de retrouver un dessin plus libre et imaginatif d’où les études en illustration, ma passion.

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POURQUOI AVOIR FAIT LE CHOIX D’INTéGRER UNE FORMATION D’ILLUSTRATION ?

Parallèlement à mon travail, je continuais à dessiner (personnages, décors). J’ai donc sauté le pas pour intégrer l’école. Je l’ai fait en accompagnement grâce à Pôle emploi qui m’a aidé à financer ma nouvelle formation. J’ai d’abord passé une année à peaufiner mon book, passer des concours d’entrée. J’ai choisi l’IPESAA pour des raisons personnelles. J’ai suivi ce qui s’appelait à l’époque le cycle professionnel d’illustration sur trois ans. Je suis sorti de l’IPESAA en 2015.

QUEL EST TON RESSENTI DU CYCLE D’éTUDES ?

Globalement, j’ai apprécié la formation car elle était complète et variée. On a, à la fois, fait de l’illustration « tradi » mais aussi numérique, abordé les grandes bases en graphisme et un peu d’encodage pour la création de sites internet. Cela m’a permis d’élargir ma palette pour mon métier passion que j’exerce aujourd’hui.

COMMENT S’EST PASSéE TON IMMERSION PROFESSIONNELLE APRES LA SORTIE D’école? QU’ESPéRais-TU APRèS LES éTUDES ?

J’avais anticipé, en fait ! Je connaissais déjà le monde du travail. La dernière année en parallèle de mes cours, j’avais commencé à démarcher les maisons d’édition et autres et surtout j’avais déjà monté ma structure en tant qu’indépendant auprès de la Maison des Artistes. Avant la fin du cycle j’ai collaboré sur des projets de réalisation de personnages et quelques visuels. J’avais déjà un pied dans le monde professionnel…

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Ton parcours professionnel

QUEL A éTé LE PREMIER PROJET SUR LEQUEL TU AS TRAVAILLé ?

De mémoire, j’ai travaillé pour ma commune où je réside toujours (Moissac) sur un annuaire des associations. Cet annuaire est ponctué d’illustrations. J’étais en charge de la conception visuelle et graphique. Après j’ai collaboré à un fascicule pour les jouets DJECO, j’ai mis en place une petite gazette pour présenter ces produits avec une thématique sur chaque double page regroupant à la fois le packaging et une illustration.

PARLE-NOUS DES DIFFéRENTS PROJETS SUR LESQUELS TU AS éTé AMENé à TRAVAILLER ? C’EST TRèS VARIé : ALBUMS FICTION, ALBUM DOCUMENTAIRES, LIVRES JEUX, MANUELS SCOLAIRES, ETC. CETTE DIVERSITé REPRéSENTE UN CHOIX PERSONNEL ?

Effectivement ! J’essaie d’être polyvalent. Je veux à la fois de m’adapter au marché, mais j’ai aussi la volonté de faire des projets assez différents (ycolombievvies.com). Je ne veux pas m’enfermer dans un créneau ! Mon carnet d’adresses est assez large. C’est donc plus facile d’en vivre. Il s’est construit au fur et à mesure des années, il s’étoffe grâce à des rencontres.

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ON PEUT SUPPOSER QUE tu as DES PRéFéRENCES ?

Je suis auteur et illustrateur. Du coup, j’ai un éventail de possibilités. Ce que je préfère, c’est l’album fiction où on crée un univers, on imagine des personnages, des décors. Je fais vivre tout ce monde dans un histoire. La fiction, c’est le créneau phare pour moi, j’aime créer.

DES THéMATIQUES ?

J’ai traité de la famille dans un album intitulé Vacances en familles (l’Agrume, 2020). J’ai aussi fait un album sur la grippe (texte Pierre Bessière, Edp Science, coll. Carnet de Labo, 2021), la biodiversité (texte Julie Lardon, La poule qui pond, coll. Mondes Futurs, 2020) ou encore Un an d’actualités illustrées (Albert petit journal Illustré, La poule qui pond, 2020). Les livres jeux, c’est aussi un exercice et un travail intéressant. Par exemple : Au secours de Cléopâtre (texte Lylian, coll. Escape, Glénat, 2018). Il faut chercher de la doc, être au plus juste. Au secours Cléopâtre, c’est une centaine d’illustrations, à la fois des personnages, des ambiances décor, des objets, à destination d’enfants de 10-12 ans. Le trait de dessin change et doit s’adapter à cette tranche d’âges. J’aime m’adresser à un jeune public.

COMMENT DéFINIRais-tu ton STYLE DE DESSINS ?

Il est avant tout libre. Il s’adapte au projet. J’ai plusieurs écritures autant pour la jeunesse que pour l’ado-adulte. Il est plus doux, plus rond, plus coloré pour la jeunesse, plus segmenté, anguleux voire noir pour l’ado-adulte. Mon style varie en fonction du projet. C’est la clé !

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TU ANIMES AUSSI DES WORKSHOPS, TU ES AUSSI ENSEIGNANT…

Oui ! C’est assez plaisant. C’est toujours bien de partager avec de jeunes lecteurs ou pas et d’échanger, leur apprendre au travers d’ateliers. Je transmets ma passion. En plus des workshops que je donne à IPESAA, je suis d’ailleurs aussi enseignant en faculté à Montauban, je suis prof pour les licences niveau 1, 2 et 3 en ce qui concerne le dessin technique et l’appropriation des techniques traditionnelles (peinture, acrylique, médium, encre de Chine, etc.). J’assure aussi des cours un peu plus magistraux avec des Mastères édition 1 autour de la relation texte et images et de la conception graphique. Cela occupe 30 à 40 % de mon temps.

COMMENT AS-TU VéCU L’éVOLUTION DE TA SPéCIALISATION DEPUIS L’OBTENTION DE TON DIPLôME ?

Toute amélioration technique est la bienvenue, je m’en sers comme j’en ai envie. Je peux lier à la fois le traditionnel et le numérique pour concevoir un tout. Il y a des phénomènes de mode dans la BD vers le manga par exemple. Graphiquement, chacun évolue au fur et à mesure du temps qui passe.

QUELLES SONT LES QUALITéS, LES COMPéTENCES QUE TU DOIS AFFICHER DANS TON TRAVAIL ? QUELS CONSEILS POURRAIS-TU DONNER à DE FUTURS éTUDIANTS ?

Il faut être curieux, avoir de la rigueur pour pouvoir tenir sur le long terme, être enthousiaste, positif, ce sont des qualités indispensables pour avancer et rebondir et bien sûr être créatif ! C’est un conseil que je donne aussi aux jeunes, qui se destinent à ce métier. C’est un métier passion !

C’est assez compliqué quand même. Il y a un marché mais c’est commercial avant tout. Il faut être motivé pour faire son trou ! Globalement, je vis de mon art, je suis satisfait.

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TU TRAVAILLES SUR QUOI ACTUELLEMENT ?

Je viens de terminer un projet un album texte et illustrations, une sorte de conte écologique autour de la nature totalement fait à la main qui va sortir en avril chez Le Diplodocus. Cela s’appelle Maison Tremble.

Pour conclure

DANS 5 ANS, OU SERAS-TU ? UNE AMBITION ULTIME A MOYEN OU LONG TERME QUI TE TROTTE DAnS LA TêTE ?

Il y a un projet qui me taraude, c’est un livre de bandes dessinées sur une fiction que j’écris. Cela me tient à cœur ! Je suis en train de travailler dessus. Je ne peux pas pour l’instant vous en dire plus. Dans cinq ans, je me vois dans le même métier avec plein de réalisations, d‘albums de bandes dessinées.


Crédit images : Yohan Colombié-Vivès


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