Balade dans les rues toulousaines avec le botaniste Boris Presseq

Une jungle à nos pieds

Petites touffes vertes que nous foulons d’un pas pressé, nous ne nous attardons que rarement pour leur accorder un regard. Pourtant, ces quelques herbes folles ont elles aussi leur importance, une histoire et constituent notre flore locale urbaine.

les trottoirs de la ville de Toulouse se sont recouverts d’étranges inscriptions à la craie, dévoilant une plante et son appellation. Ici un fraisier d’inde, là une pousse de figuier, ailleurs une vigne vierge ou encore du pourpier. Ces annotations interrogent le passant, le poussant à s’arrêter quelques instants et à contempler son environnement qu’il ne regarde plus dans un quotidien pressé. D’un coup, ce que nous prenions pour une mauvaise herbe croissant à l’occasion d’une fissure dans le bitume, se révèle.

Cette action culturelle et poétique est menée par le botaniste du Muséum de Toulouse, Boris Presseq, qui, en tant que citadin également, souhaitait valoriser ces herbes trop souvent déconsidérées, ignorées. Armé d’une craie à la main, il s’arrête lorsque son chemin croise celui d’une plante afin d’écrire sa variété dans un objectif à la fois pédagogique et de sensibilisation. La nature nous entoure à chaque instant et elle a son importance dans nos vies. La ville elle aussi, loin des idées reçues et des parterres entretenus par les jardiniers, dispose d’une diversité incroyable.

Comme il l’expliquait lors d’une interview sur le media Brut. : C’est aussi pour montrer que tout ce vivant, à côté duquel on passe, on peut aussi le respecter. On protège toujours un peu mieux ce qu’on connaît. A partir du moment où on nomme quelque chose, on lui donne une existence. Une plante, elle a un nom, une histoire, une utilisation, une évolution, un lien avec les animaux…

Une initiation découverte pour un projet étudiant

Les étudiants de 2e année de Bachelor Design Graphique de Toulouse ont accompagné le botaniste lors d’une de ses promenades dans les rues toulousaines. Une parfaite initiation pour les étudiants qui ont pu s’ouvrir à la diversité des espèces végétales s’implantant en milieu urbain.

Une sensibilisation à la nature qui les a poussé à guetter le moindre signe de vie végétal, sur une bouche d’égout, dans une crevasse sur le trottoir, la découverte d’une jungle urbaine dans une cour abandonnée… Une flore méconnue et que, pourtant, nous côtoyons tous quotidiennement.

Cette sortie et rencontre, initiée par les enseignants Samuel Bonnet et Edouard Marpeau, débouchera sur un projet étudiant axé sur le travail mené par Boris Presseq.

Nous conclurons cet article bucolique par une citation clin d’œil de Doug Larson : Une mauvaise herbe est une plante qui a maîtrisé toutes les compétences de survie sauf celle d’apprendre à grandir dans le rang. Soyez une mauvaise herbe !